Comment faire son potager en sol vivant ?

Potager vivant

Dans le cadre de nos actions solidaires, nous avons récemment aidé l’association Maraîchage Sol Vivant (MSV) à financer le Food Scanner, un projet qui vise à produire un scanner portatif afin de mesurer la santé du sol et des cultures. A cette occasion, nous avons pu bénéficier d’une formation sur le « potager en sol vivant », et nous nous sommes dit que ce serait une bonne idée de vous transmettre ces grands principes.

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Alors, que vous ayez un grand jardin ou un mètre carré pour cultiver quelques légumes, si vous avez envie de les faire pousser en prenant soin de l’environnement, cet article est fait pour vous !

Pour les plus pressés, les 3 règles d’or sont résumées dans la conclusion 😉

Un peu de théorie : le sol et la plante

Soleil et eau : les deux besoins fondamentaux de la plante

Savez-vous d’où provient la masse d’une plante ?

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la très grande majorité de la masse qui compose une plante ne provient pas du sol, mais bien de l’air. En effet, les plantes dites chlorophylliennes synthétisent leur substance grâce au phénomène de photosynthèse, par lequel elles vont produire de la matière organique en extrayant le carbone du CO2 atmosphérique. Ce phénomène ne peut se produire sans deux éléments fondamentaux : le soleil et l’eau. Ce sont les deux piliers de la croissance de toute plante verte.

Plante, Soleil et eau

Ainsi, l’atmosphère peut fournir jusqu’à 98% du poids sec d’une plante !

Mais alors, à quoi sert le sol ?

A fournir tout le reste, c’est-à-dire tous les éléments minéraux sans lesquels la plante ne pourra pousser en bonne santé : sodium, potassium, phosphore, bore, calcium, magnésium, soufre, fer, manganèse, molybdène, cuivre, zinc

Ces éléments ne constituent que 2 à 5% du poids de la plante. C’est très peu en quantité, mais vital. De la même manière que l’homme se construit avec des macronutriments, mais ne peut survivre sans vitamines et minéraux, il en est de même pour la plante.

Sans sol riche donc, pas de plante vivante. Mais qu’est-ce que réellement le sol ?

Le sol : un être vivant

Le sol est un ensemble extrêmement complexe que l’on commence tout juste à comprendre. Pendant longtemps, il a été considéré comme un simple support physico-chimique sur lequel les plantes poussaient et dans lequel elles puisaient leurs besoins en minéraux et oligoéléments. Cette vision a d’ailleurs très bien fonctionné lors de la révolution verte, l’industrialisation de l’agriculture qui a permis une explosion des rendements agricoles.

Mais cela a fini par se faire au détriment du sol lui-même : déstructuration, érosion et salinisation des sols, inondation, pollutions des cours d’eau, et même par la suite effondrement des rendements car les plantes nécessitaient encore et toujours plus de produits phytosanitaires (ce qui pose également la question de la durabilité d’un tel système).

Le sol un être vivant

Ce n’est que bien plus tard que l’on a compris pourquoi. Le sol est en réalité un écosystème vivant, qui abrite des centaines voire milliers d’espèces différentes : crustacés, arachnides, myriapodes, insectes, collemboles, protoures, thysanoures, mollusques, vers, nématodes, sans parler des micro-organismes (champignons, actinomycètes, bactéries…). Chaque espèce a un rôle propre : décomposition de la matière organique, structuration du sol, mélange des horizons (les différentes strates du sol), aération, minéralisation, humification, rétrogradation des éléments chimiques, etc.

Une collaboration infiniment complexe et synergique qui recycle la mort et nourrit la vie.

A retenir

Ainsi, dans une forêt où toute cette mécanique biologique bien huilée fonctionne à merveille, tout pousse tout seul, sans avoir besoin d’intervenir. Les plantes grandissent, meurent, les feuilles des arbres tombent, les animaux des plus petits aux plus grands y vivent, se nourrissent, et meurent à leur tour, et tout cela est parfaitement recyclé sans fin dans un système clos.

Forêt

Pourquoi tout pousse tout seul dans une forêt et pas dans un champ ?

Mais alors, pourquoi est-ce que ça ne fonctionne pas de la même manière dans l’agriculture, ou dans un potager ? Pour 2 raisons principales :

1. Un cycle rompu

Dans un système clos, il n’y a pas de perte : les plantes et animaux vivent, meurent, se décomposent, et nourrissent à leur tour la biodiversité du sol. Le cycle est fermé, tout ce qui meurt nourrit à son tour la vie. Le sol est ainsi une immense machine à recycler, et il le fait avec une perfection inégalée.

Mais lorsque nous cultivons des légumes, les plantes ne vivent pas leur cycle jusqu’au bout. Elles sont prélevées, une partie est consommée, le reste jeté. Les minéraux qui ont migré du sol vers la plante vont finir dans votre organisme (en tout cas on vous le souhaite !), et le reste de la plante qui est une source de nourriture pour la vie du sol ne lui est pas restitué.

Potager - Un cycle rompu

Le sol finit alors par s’appauvrir, et sa biodiversité meurt littéralement de faim.

2. Un sol en mauvaise santé

Un sol en mauvaise santé

Un autre phénomène va venir perturber tout écosystème : le travail du sol. En effet, lorsque nous travaillons le sol (que ce soit via le labour en agriculture, un motoculteur ou même via une bêche dans un petit jardin), la vie du sol en pâtit lourdement. Non seulement les espèces présentes dans le sol s’effondrent, mais surtout le sol perd sa structure.

En effet, le sol doit sa structure à sa biodiversité, et en particulier grâce à une « colle », la glomaline, une glycoprotéine produite par certains champignons. Lorsque le sol est travaillé, la glomaline est détruite, le sol se désagrège et perd ainsi par la même occasion toute sa résilience à l’eau.

C’est ce qui explique que les sols travaillés ne résistent pas à la pluie : leur argile finit par s’échapper et termine son parcours dans les nappes phréatiques, les lacs ou les rivières. Hélas, un sol sans argile, c’est également un sol sans fertilité, car ce dernier, lié à l’humus (qui est l’ensemble de la matière organique décomposée) dans ce que l’on nomme « le complexe argilo-humique », est une des sources principales des minéraux du sol.

Des plantes dépendantes de la vie du sol

Malheureusement, seules, les plantes sont incapables de se nourrir et de tirer les minéraux du sol. Elles ont besoin de toute la vie du sol pour transformer ces derniers en formes assimilables et de relations symbiotiques pour pouvoir les capter par leurs racines (notamment grâce à certains champignons dits « mycorhiziens »).

Sans sol vivant, la plante devient dépendante de l’homme et des intrants phytosanitaires qui la maintiennent sous perfusion.

Plantes dépendantes de la vie du sol

La clé de la fertilité est donc un sol vivant.

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Les grands principes de l’agriculture de conservation des sols (ACS)

L’un des objectifs de l’association MSV est de prendre les grands principes de l’Agriculture de Conservation des Sols (ACS) et de les appliquer au maraîchage.

Souvent décrite comme étant une 3ème voie (entre agriculture conventionnelle et agriculture biologique), l’ACS place la santé du sol au cœur du système de production et s’appuie ainsi sur 3 piliers fondamentaux.

1. Couverture permanente du sol

La vie du sol en surface (que l’on appelle « faune épigée ») est fragile. Elle est notamment sensible aux rayons ultra-violets qu’elle n’apprécie pas particulièrement, à la pluie battante, aux vents, etc.

Potager - Couverture permanente du sol

Afin que cette faune puisse travailler en toute sérénité, il faut que le sol soit couvert. En ACS, cela consiste notamment à faire pousser des couverts végétaux (qui auront également un rôle de structuration du sol via les racines) qui, une fois fauchés et laissés sur place, fourniront également de la nourriture à toute la biodiversité aérienne et souterraine.

Couvrir son sol a également un autre avantage de taille : cela limite l’évaporation de surface et permet donc de garder l’humidité du sol. Les arrosages sont ainsi moins fréquents et on économise de l’eau !

Première règle donc : un sol ne doit jamais être laissé à nu, ou en tout cas, le moins longtemps possible.

2. Pas de travail du sol

Cette règle est certainement la plus importante de toutes. Le travail du sol détruit la structure du sol comme on l’a vu, et avec elle la vie du sol également. Il est donc impératif (sauf cas de force majeur) de perturber le moins possible le sol.

Potager - Pas de travail du sol

En ACS, le labour est proscrit. Il peut être utilisé de manière très ponctuelle et exceptionnelle pour remettre un sol « mort » sur pied ou en cas de force majeure, mais ensuite le sol est laissé « intact ». Même l’ensemencement et la plantation sont étudiés pour être les moins intrusifs possible.

3. Diversité et rotation des cultures

Cette règle découle d’un principe fort de la vie en générale : la diversité rend un système beaucoup plus fort et résilient.

Cultiver de multiples espèces offre moins de tentations aux ravageurs et ralentit la propagation de maladies qui sont généralement spécifiques à certaines familles voire espèces de plantes. La diversité permet également des symbioses et des complémentarités entre espèces : certaines espèces abritant les auxiliaires qui vont combattre les ravageurs d’une autre espèce, etc.

Quant à la rotation des cultures, elle permet notamment de s’assurer que les plantes ne puisent pas les mêmes éléments dans le sol d’une année sur l’autre. Chaque plante ayant ses besoins propres, et certaines étant plus gourmandes que d’autres, faire tourner les cultures laisse ainsi le temps au sol de se regénérer, surtout après des plantes particulièrement gourmandes.

Potager_Diversité et rotation des cultures

A retenir

Voilà donc les 3 règles d’or de l’agriculture de conservation des sols (ACS) :

  1. Couvrir son sol de manière permanente (ou du moins le plus longtemps possible), en faisant pousser des couverts végétaux.
  2. Ne jamais travailler son sol (sauf cas de force majeure) : pas de labour, ou alors de manière très ponctuelle et exceptionnelle.
  3. Diversifier les espèces cultivées, et opérer une rotation des cultures.

 

Des règles qui feraient bien d’être généralisées aux autres formes d’agriculture, conventionnelles, comme bio. Elles sont la clé d’un sol vivant et auto-fertile.

Voyons à présent comment appliquer tous ces principes au potager.

Les 3 étapes clés pour lancer son potager

1. Choisissez le lieu : priorité au soleil

Potager - Priorité au soleil

Comme nous l’avons vu, le soleil est un élément capital dans le développement de la plupart des plantes potagères. Le lieu où vous cultiverez vos légumes sera donc prépondérant. Il est ainsi préférable de choisir un lieu qui sera le plus ensoleillé possible, c’est-à-dire idéalement exposé au sud, et/ou à l’ouest.

Si cela n’est pas possible, alors il faudra s’orienter vers des légumes qui tolèrent une luminosité plus faible (comme les salades, les carottes, les épinards, navets ou radis), mais on ne va pas se mentir, ce ne sont pas forcément les légumes que vous aurez envie de cultiver chez vous…

En revanche, si votre parcelle est à l’ombre la majeure partie de la journée, il vaut mieux l’utiliser à d’autres fins que la culture potagère !

2. Préparez votre sol : faites table rase

Vous l’aurez remarqué, un plant de tomate ou de courgette ne pousse au coin de la rue, ni de manière « sauvage » en pleine forêt. La raison est que ces plantes ont été sélectionnées et domestiquées par l’homme, et ne sont pas du tout concurrentielles par rapport aux espèces sauvages et natives qui existent, notamment les adventices, que l’on appelle à tort « mauvaises herbes ».

Car même dans le monde végétal, c’est également la loi du plus fort qui prime ! Impossible donc de faire pousser des plantes potagères si de l’herbe ou d’autres plantes poussent à proximité : ces dernières vont s’approprier l’eau et tous les éléments nutritifs du sol, et ne rien laisser à vos légumes.

Pour préparer un sol à recevoir une culture potagère, il va donc falloir faire table rase : retirer toute la vie végétale qui s’y trouvait déjà, et empêcher le développement de nouvelles plantes pendant la croissance de vos légumes, en particulier les fameuses adventices (chardon, rumex, chiendent, liseron, oxalis, etc.).

La manière la plus simple et la plus efficace est de couvrir son sol. Privées de soleil, les plantes seront ainsi incapables de survivre et de pousser.

Le plus pratique est de le faire avec une bâche. N’importe quelle bâche peut faire l’affaire (à partir du moment où elle est opaque), si vous avez une déchèterie près de chez vous, vous pouvez même récupérer gratuitement des vieilles bâches d’ensilages qui seront parfaites pour cet usage.

Si l’usage de la bâche vous gêne, vous pouvez également très bien utiliser du carton, à condition qu’il ne soit pas plastifié, qu’il soit exempt d’impressions couleurs, et d’en mettre une couche suffisante.

Préparez votre sol

Et dans tous les cas, si l’aspect esthétique vous gêne, vous pouvez très bien recouvrir votre bâche ou vos cartons de broyats, feuilles mortes, copeaux de bois, paille, etc.

Quelle que soit votre méthode, l’idéal est de couvrir votre sol au minimum un mois avant de planter, afin d’empêcher le développement de nouvelles herbes au moment de la croissance de vos légumes.

Nota : Cependant, sachez que pour vous débarrasser durablement des adventices, le sol devra rester couvert durant 6 mois « poussants » (c’est-à-dire au printemps et en été). Autrement, elles pourront repartir dès que le sol sera à nouveau découvert.

3. Plantez !

Voilà, votre sol est prêt, vous l’avez bâché ou recouvert de cartons, il ne reste plus qu’à planter.

Potager - Plantez

Pour ça, vous pouvez tout à fait laisser la bâche en place (c’est même ce qui est recommandé) et faire un trou pour y mettre votre plant. Ainsi, vous éviterez toute repousse d’herbes autour de vos plants, qui auront alors toute la terre disponible pour elles toutes seules.

Pour savoir quoi et quand planter, il suffit de se référer à un calendrier de plantation propre à votre région, car selon la géographie, l’altitude, l’ensoleillement, et parfois même des microclimats, vous ne pourrez pas nécessairement planter les mêmes légumes aux mêmes moments.

Les légumes du soleil (tomates, aubergines, poivrons, courgettes…) peuvent se planter en avril dans les régions les plus chaudes et ensoleillées, c’est-à-dire au sud-est ou le long de la côte atlantique sous la Loire. Pour le reste de la France, il faudra généralement attendre mi-mai (voire plus tard si vous êtes en altitude). Si vous plantez sous serre, vous pouvez facilement gagner un ou deux mois, selon l’exposition de la serre et son efficacité.

Lorsque vous débutez un potager, nous vous conseillons d’acheter des plants (en jardinerie, au marché, ou chez votre maraîcher local). Ainsi, il suffit de les ôter de leur pot en plastique (à conserver !) et de les planter directement dans le sol.

Lorsque vous aurez un peu d’expérience avec le jardinage, vous pourrez tenter de faire pousser vos graines : c’est ce que l’on appelle les semis. Cela est plus technique, prend plus de temps, et demande des conditions particulières (de chaleur et de lumière), mais c’est aussi un plaisir inégalé de voir ses propres graines germer puis pousser, et surtout cela permet de planter les espèces de son choix.

N’oubliez pas, à présent, il suffit d’arroser régulièrement, et de nourrir votre sol s’il en a besoin : c’est la dernière étape importante !

Nourrir le sol

Estimer la fertilité de son sol

Cette étape va vraiment dépendre de l’état de votre sol au moment où vous aller planter vos premiers légumes. Le sol est-il déjà fertile, a-t-il besoin d’être remis sur pied ?

Pour le savoir, vous pouvez vous fier à un indicateur qui ne trompe pas : la hauteur des herbes. En effet, si des herbes poussaient naturellement sur cette parcelle, essayez d’estimer leur hauteur moyenne aux alentours du mois de juin. Si les herbes atteignent votre bassin, la fertilité y est bonne ; plus, elle est excellente. Il ne vous reste plus qu’à bâcher et planter (un mois après idéalement pour rappel).

Mais, si les herbes ne sont pas bien hautes et/ou si la terre a été travaillée, alors il va falloir apporter du carbone.

En effet, l’activité biologique se nourrit de carbone, préférentiellement donc, des matières dont le rapport carbone azote, dit C/N, est supérieur à 20.

Le rapport Carbone / Azote (C/N)

Le C/N est simplement le rapport entre la masse de carbone et la masse d’azote d’une matière organique. De manière très approximative, on dit que ce qui est vert est plutôt azoté, et ce qui est brun plutôt carboné (il y a évidemment des exceptions, cette loi n’est pas infaillible).

Le rapport carbone azote

Pour ne pas se tromper, il convient de regarder le C/N de quelques matières classiques :

MatièreC/NEffet Auto FertilitéFaim d’azote
BRF (Bois Raméal Fragmenté)50-80+++oui
Paille50-70++oui
Foin40-60++oui
Paillette (lin, miscanthus, chanvre, menu paille)30-60++oui
Fumier de cheval (avec paille)20-50++oui
Broyat de déchets verts15-30++non
Enrubannage de luzerne15-30+non
Compost10non
Tonte gazon10-15non

Comme on le disait donc, le sol va préférentiellement se nourrir de carbone, c’est lui qui va redonner vie à votre sol, ou entretenir la vie existante.

Oubliez le compost, les engrais, qu’ils soient naturels ou synthétiques, ce ne sont pas les plantes qu’il faut nourrir, mais le sol. Le sol se chargera de nourrir les plantes. Nourrissez votre sol avec du carbone, et il vous le rendra !

Quelles sont les bonnes quantités de carbone ?

On estime qu’une bonne activité biologique dans le sol se nourrit d’environ 2 kg de matière sèche par mètre carré et par an (soit 20 tonnes à l’hectare).

Les bonnes quantités de carbone

Cela représente à peu près :

– 15 cm de foin ou de paille en épaisseur ;
– 1 cm de BRF (bois raméal fragmenté) ;
– 10 cm de broyat (au stade pré-compostage).

Vous pouvez apporter cette matière en une fois, ou l’étaler dans le temps, c’est vous qui voyez !

Il est préférable néanmoins de faire ces apports principalement au printemps, quand la vie du sol est active. Si vous le faites en hiver, votre sol risque de se tasser avec le temps.

Si vous partez avec un sol très abimé ou très fatigué, vous pouvez augmenter ces doses (jusqu’à 10 cm de BRF, 20 cm de broyat et 40 cm de paille ou de foin par exemple) et les incorporer dans les 10-15 premiers centimètres du sol avec un outil du sol, une fois n’est pas coutume.

C’est la seule fois où le travail du sol est autorisé, mais c’est pour la bonne cause : cela va permettre à la vie de repartir de plus belle, et au plus vite 😎

Le BRF, l’or du jardinier

Le BRF (bois raméal fragmenté) est le « nec plus ultra » pour redonner vie au sol. Il s’agit des jeunes rameaux de l’année (des arbres, arbustes, haies et autres végétaux) qui ont été coupés puis broyés.

Ils possèdent un rapport C/N idéal, ainsi qu’une grande quantité de lignine (un des principaux composants du bois qui lui donne sa souplesse) dont raffolent certains champignons (qui donnent cette « pourriture blanche » sur le bois).

Malheureusement, le BRF est victime de son succès, et non seulement il devient difficile à trouver, mais surtout il est vendu de plus en plus cher. Pire encore, il est de plus en plus souvent vendu des copeaux de bois sous cette dénomination.

BRF - L'or du jardinier

Que cela soit par ignorance, abus de langage, ou par malhonnêteté, ne vous faites donc pas avoir : le BRF est fin et ligneux, donc souple. Il ne s’agit pas gros copeaux de bois !

Vous n’avez pas de BRF sous la main ?

Qu’à cela ne tienne, en maraîchage, on dit que la meilleure matière à apporter au jardin, c’est celle que vous pourrez trouver le plus facilement, et au meilleur prix.

N’hésitez donc pas à aller voir du côté des déchèteries pour récupérer du broyat, centres équestres pour le fumier, ou renseignez-vous à la mairie, puisque tous les il faut bien tailler les haies et arbres des municipalités.

Avec un peu de débrouille et de système D, on trouve 😇

Gérer la faim d’azote

Faim azote

Une dernière chose à savoir afin de bien nourrir son sol : lorsque l’on apporte de la matière riche en carbone, des nombreux micro-organismes (champignons et bactéries) vont se charger de sa décomposition.

Mais pour ce faire, ils ont besoin d’azote, et vont alors le puiser dans le sol.

Ce dernier sera alors mobilisé aux dépens des jeunes plantes qui risquent alors de stopper net leur croissance.

Pour éviter ce souci, deux solutions :

  1. Ne rien planter pendant 6 mois après l’incorporation de matière organique riche en carbone dans le sol. Passé ce délai, la faim d’azote sera résolue, et l’activité métabolique des micro-organismes va même finir par en produire.
  2. Adjoindre à ses apports de la matière plus riche en azote, comme de la tonte de gazon, ou le compost de votre cuisine. Ainsi, l’azote sera prélevé dans ces matières, plutôt que dans votre sol.

Jardiner et avoir un potager n’est pas si compliqué « en théorie », mais comme toute chose, cela demande de la pratique et de se frotter aux expériences de terrain. Il n’y a que comme ça qu’on apprend, alors n’hésitez pas et lancez-vous !

Afin de faire au mieux et de vous donner toutes les chances de réussir, retenez les 3 règles d’or de l’ACS, à appliquer quelle que soit la méthode de culture choisie :

  1. Pas de sol nu : couvrez toujours le sol, d’une bâche, de cartons, de broyats, de paille, bref de ce que vous voulez, mais couvrez-le ! Un sol couvert est un sol protégé des aléas du temps et de l’agression des rayons solaires, et un sol qui garde son humidité et a moins besoin d’eau.
  2. Pas de travail du sol : ne travaillez pas votre sol ! Si vous avez besoin de désherber, étouffez les plantes à l’aide d’un couvert (bâche, cartons, paille…). Faites ceci idéalement un mois avant de planter.
  3. Diversifiez et tournez : associez des cultures de différentes familles entre elles, évitez les monocultures, et ne replantez pas des espèces de la même famille aux mêmes endroits d’une année sur l’autre si vous le pouvez.

 

Enfin, nourrissez régulièrement votre sol de matières carbonées. Vous pouvez glisser ces matières sous la bâche ou les cartons sans soucis. Vous pouvez étalez vos apports, mais la majeure partie devrait idéalement se faire au printemps.

Voilà, vous êtes parés, alors au risque de nous répéter, lancez-vous ! 😉

Si vous voulez approfondir certains aspects, nous vous conseillons les ouvrages suivants :

Pour mieux comprendre la biologie du sol et découvrir l’agrologie, science de l’agriculture écologique, nous vous conseillons l’incontournable ouvrage des Bourguignons : Le sol, la terre et les champs – Pour retrouver une agriculture saine

Si vous voulez vraiment approfondir la microbiologie des sols, un livre référence (technique attention) de Jean-Michel Gobat, Michel Aragno et Willy Mathey : Le sol vivant : Base de pédologie-biologie des sols

La référence de l’immense Marcel Bouché, pour découvrir l’un des animaux phare des sols, si nécessaire et crucial, et pourtant si méconnu : Des vers de terre et des hommes : Découvrir nos écosystèmes fonctionnant à l’énergie solaire

Si vous cherchez une méthode clé en main qui permette de produire beaucoup sur peu d’espace, le potager en carrés à la française est idéal : Le Potager en carrés. La méthode et ses secrets et Le guide pratique du potager en carrés : Tout pour planifier et cultiver

La référence pour le jardinage bio (vous y trouverez un calendrier de semis/plantation très complet) de Jean-Paul Thorez : Le guide du jardin bio

Pour vous initier à la permaculture de manière pratique et concrète, nous vous recommandons cet ouvrage de Damien Dekarz : La Permaculture au jardin mois par mois

Et pour approfondir la permaculture sous tous ses aspects, un ouvrage fondamental d’une ferme qui a fait ses preuves en la matière : Vivre avec la terre – Méthode de la ferme du Bec Hellouin

Evidemment, il existe bien d’autres ouvrages en la matière, mais nous ne pouvons vous recommander que ceux que nous avons lus, pratiqués et approuvés !

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Ils sont beaux, ils sont bons !

Au cas où vous seriez passé(e) à côté, vous ne perdez pas grand chose à aller faire un tour dans notre boutique. La crème de la crème, qu’on vous dit 👌

On n’écrit pas nos articles dans le but de vendre des produits, mais tellement de lecteurs passent à côté qu’on a décidé de les mettre davantage en avant, pour ceux que ça intéresse. Et puis, on ne peut quand même pas nous reprocher de proposer des produits au top ! 😉

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