
Résistante et goûteuse, la myrtille est consommée depuis la nuit des temps. Originaire des régions nordiques d’Europe et du continent américain, elle se conserve facilement et est dégustée tant pour ses qualités gustatives que ses vertus médicinales. Il faudra cependant attendre le XIXème siècle pour obtenir des variétés plus faciles à cultiver. Sa culture s’est réellement développée en France à partir de 1985.
—
Disponible de juin à septembre !

Le fruit divin
Appréciée des Amérindiens, ces derniers considéraient sa fleur à 5 branches formant un astre comme un signe divin destiné à améliorer la faim de leurs populations. Ils séchaient le bleuet et le réduisaient en poudre afin de le consommer tout l’hiver.
Alicament naturel ?
Au Moyen-Âge, on la consommait pour ses vertus antibactériennes et antidiarrhéiques permettant d’apaiser les épidémies de dysenterie. Elle aurait été également considérée comme une arme pendant la Seconde Guerre Mondiale, où certains pilotes auraient reportés une amélioration de leur vision nocturne après avoir consommé de la confiture de myrtille. Prévenant les risques de maladies de la rétine, des recherches de l’époque désignèrent la myrtille comme le “fruit de la vue”.
Les bienfaits de la myrtille
La myrtille est souvent vue comme un superfruit, et s’il est vrai qu’elle regorge de phytonutriments, ce n’est pas tellement du côté des vitamines et minéraux qu’elle brille le plus.
Côté vitamines, c’est la vitamine K1 qui est la plus présente, avec plus de 25% des VNR couvertes aux 100 g, suivie par la vitamine C, qui néanmoins comble seulement 12% des VNR.
Les autres vitamines sont présentes en plus faible quantité et ne dépassent pas les 5% de VNR.

Au niveau des minéraux, la myrtille est une source de manganèse puisque 100 g couvrent 17% des VNR pour ce nutriment. Mais là encore, les autres apports en minéraux sont assez faibles et dépassent difficilement les 5% de VNR (comme pour le cuivre notamment).
Mais, comme beaucoup de fruits rouges, c’est au niveau des polyphénols que la myrtille impressionne, avec une quantité de composés phénoliques et une capacité antioxydante parmi les plus élevées. Parmi ces polyphénols, les flavonoïdes sont les plus représentés, au sein desquelles trônent les fameux anthocyanes qui donnent à la peau des myrtilles leur couleur mauve.
Une baie bonne pour le cœur…
Les myrtilles, à l’instar des autres fruits rouges, a démontré dans de nombreuses études des capacités à prévenir l’oxydation du cholestérol LDL, la peroxydation des lipides sanguins, ainsi que la fonction endothéliale, des marqueurs du risque cardiovasculaire. Les études d’observations montrent d’ailleurs une association claire entre la consommation de myrtilles et la prévention de maladies cardiaques. Cependant, les myrtilles ne semblent pas moduler l’hypertension.
…bonne pour le cerveau…
Les fruits riches en flavonoïdes, en particulier en anthocyanines, sont associés à une baisse de la prévalence des troubles cognitifs liés à l’âge. La myrtille ne semble pas faire exception. Certaines études montrent ses bénéfices sur la mémoire, d’autres sur la performance cognitive, et d’autres encore sur l’humeur.
Il se pourrait donc que cela soit une bonne idée de consommer des fruits rouges, et en particulier des myrtilles, pour lutter contre le déclin cognitif, par exemple dans votre smoothie quotidien ! 😉
…et possiblement bonne contre la résistance à l’insuline
Même si les études ne sont pas encore très nombreuses, il est également possible que les myrtilles puissent aider à lutter contre la résistance à l’insuline, une pathologie qui mène au diabète de type 2.
Cela reste à confirmer, mais il y a des hypothèses physiologiques solides qui expliqueraient ses effets au niveau du métabolisme des glucides.
Analyse nutritionnelle
Les données présentes dans les tableaux apportent une information sur la quantité moyenne pour 100 g net de myrtilles crues.
En cuisine !
Prêtes en quelques secondes, ces petites baies acidulées se consomment crues ou cuites. Leur saveur réside principalement dans leur peau, donc plus elles sont petites, mieux c’est ! Si elles sont un peu ternes, menez-les vers le chemin de la saveur en les faisant cuire avec du sucre pour libérer leur potentiel aromatique.
Les petites astuces
Choisissez-les intactes et sans meurtrissures. Pensez à observer sous la barquette pour vérifier qu’aucun fruit n’est écrasé ou flétri.
La myrtille est le fruit le plus robuste de la famille des fruits rouges, vous pourrez les conserver pendant une semaine dans votre réfrigérateur.

Tour d’horizon des recettes autour de la myrtille
1. En salade : en été, elle apportera de vives couleurs originales à vos salades ! Accompagnez-la de tranches de concombre, de poivrons, de tomates et de feta, un trait d’huile d’olive et de vinaigre balsamique, un vrai régal.
2. En accompagnement : côté salé, elles s’accordent à merveille avec les viandes et les poissons. Une recette italienne populaire propose un risotto aux myrtilles et aux champignons, habituellement cuit au bouillon de bœuf.
3. Cristallisée : Trempez vos myrtilles dans du blanc d’œuf, puis tournez-les dans du sucre avant de les laisser sécher à l’air ambiant. Patientez quelques heures et vous pourrez les déguster tel des bonbons. Une vraie petite gourmandise !
4. Avec du bleu : Les myrtilles possèdent une acuité qui les rend particulièrement bonnes jumelées avec du fromage bleu dans les salades. Une recette canadienne propose une brioche ronde à la cannelle, beurrée et toastée, sous un fromage bleu passé au four et surmonté de myrtilles mijotées dans du porto vanillé avec du sucre brun.
La recette nutriting de Chef Félicie
Des bons petits muffins, en toute simplicité, ambiance myrtilles et amandes, by Félicie Toczé !
Comment les faire ? Suivez le guide 👩🍳
Pour finir, quelques vidéos de recettes pour l’inspiration !
Références
- Prior RL, Cao G. Analysis of botanicals and dietary supplements for antioxidant capacity: a review. J AOAC Int. 2000
- Wolfe KL, Kang X, He X, Dong M, Zhang Q, Liu RH. Cellular antioxidant activity of common fruits. J Agric Food Chem. 2008
- Rodriguez-Mateos A, Cifuentes-Gomez T, Tabatabaee S, Lecras C, Spencer JP. Procyanidin, anthocyanin, and chlorogenic acid contents of highbush and lowbush blueberries. J Agric Food Chem. 2012
- Borges G, Degeneve A, Mullen W, Crozier A. Identification of flavonoid and phenolic antioxidants in black currants, blueberries, raspberries, red currants, and cranberries. J Agric Food Chem. 2010
- Ma C, Dastmalchi K, Flores G, et al. Antioxidant and metabolite profiling of North American and neotropical blueberries using LC-TOF-MS and multivariate analyses. J Agric Food Chem. 2013
- Rodriguez-Mateos A, Cifuentes-Gomez T, Tabatabaee S, Lecras C, Spencer JP. Procyanidin, anthocyanin, and chlorogenic acid contents of highbush and lowbush blueberries. J Agric Food Chem. 2012
- Basu A, Rhone M, Lyons TJ. Berries: emerging impact on cardiovascular health. Nutr Rev. 2010
- Wallace TC. Anthocyanins in cardiovascular disease. Adv Nutr. 2011
- Basu A, Du M, Leyva MJ, et al. Blueberries decrease cardiovascular risk factors in obese men and women with metabolic syndrome. J Nutr. 2010
- Ana Rodriguez-Mateos, et al. Intake and time dependence of blueberry flavonoid–induced improvements in vascular function: a randomized, controlled, double-blind, crossover intervention study with mechanistic insights into biological activity, The American Journal of Clinical Nutrition. 2013
- Peter J Curtis, Vera van der Velpen, Lindsey Berends, Amy Jennings, Martin Feelisch, A Margot Umpleby, Mark Evans, Bernadette O Fernandez, Mia S Meiss, Magdalena Minnion, John Potter, Anne-Marie Minihane, Colin D Kay, Eric B Rimm, Aedín Cassidy, Blueberries improve biomarkers of cardiometabolic function in participants with metabolic syndrome—results from a 6-month, double-blind, randomized controlled trial, The American Journal of Clinical Nutrition. 2019
- Stull, A.J.; Cash, K.C.; Champagne, C.M.; Gupta, A.K.; Boston, R.; Beyl, R.A.; Johnson, W.D.; Cefalu, W.T. Blueberries Improve Endothelial Function, but Not Blood Pressure, in Adults with Metabolic Syndrome: A Randomized, Double-Blind, Placebo-Controlled Clinical Trial. Nutrients 2015
- Sarah A.JohnsonPhD, RD, CSO, et al. Daily Blueberry Consumption Improves Blood Pressure and Arterial Stiffness in Postmenopausal Women with Pre- and Stage 1-Hypertension: A Randomized, Double-Blind, Placebo-Controlled Clinical Trial. Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics. 2015
- Zhu Y, Sun J, Lu W, et al. Effects of blueberry supplementation on blood pressure: a systematic review and meta-analysis of randomized clinical trials. J Hum Hypertens. 2017
- Letenneur L, Proust-Lima C, Le Gouge A, Dartigues JF, Barberger-Gateau P. Flavonoid intake and cognitive decline over a 10-year period. Am J Epidemiol. 2007
- Krikorian R, Shidler MD, Nash TA, et al. Blueberry supplementation improves memory in older adults. J Agric Food Chem. 2010
- Khalid, S.; Barfoot, K.L.; May, G.; Lamport, D.J.; Reynolds, S.A.; Williams, C.M. Effects of Acute Blueberry Flavonoids on Mood in Children and Young Adults. Nutrients 2017
- Miller, M.G., Hamilton, D.A., Joseph, J.A. et al. Dietary blueberry improves cognition among older adults in a randomized, double-blind, placebo-controlled trial. Eur J Nutr. 2018
- Whyte, A.R.; Cheng, N.; Fromentin, E.; Williams, C.M. A Randomized, Double-Blinded, Placebo-Controlled Study to Compare the Safety and Efficacy of Low Dose Enhanced Wild Blueberry Powder and Wild Blueberry Extract (ThinkBlue™) in Maintenance of Episodic and Working Memory in Older Adults. Nutrients 2018
- Devore EE, Kang JH, Breteler MM, Grodstein F. Dietary intakes of berries and flavonoids in relation to cognitive decline. Ann Neurol. 2012
- Khalid S, Barfoot KL, May G, Lamport DJ, Reynolds SA, Williams CM. Effects of Acute Blueberry Flavonoids on Mood in Children and Young Adults. Nutrients. 2017
- Stull AJ, Cash KC, Johnson WD, Champagne CM, Cefalu WT. Bioactives in blueberries improve insulin sensitivity in obese, insulin-resistant men and women. J Nutr. 2010
- McDougall GJ, Stewart D. The inhibitory effects of berry polyphenols on digestive enzymes. Biofactors. 2005