
Originaire d’Asie centrale, la poire est cultivée depuis 4 millénaires avant notre ère. Appréciée des romains, elle fut répandue en Europe et ses variétés décuplées par un travail de greffe fréquemment utilisé par ces derniers. Durant le Moyen Âge, la poire était principalement consommée cuite en raison de sa texture rugueuse peu appréciée. Il faudra attendre la Renaissance pour qu’une sélection méticuleuse donne vie à des variétés goûteuses et tendres, jusqu’à arriver de nos jours à plus de 2000 variétés !
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De juillet à mars/avril, la poire est de saison !

La Conférence
Cette poire d’automne tient son nom du prix qu’elle a remporté en 1885 lors de la conférence nationale britannique de la poire. Vous la trouverez de septembre à mars/avril sous une robe jaune-vert et de forme allongée. Sa saveur fine, juteuse et fondante aux notes acidulées en font une variété idéale pour la consommation crue, en compote ou à cuisiner.
La Williams
Sans doute la plus connue de toutes, vous trouverez cette poire d’été plutôt aux mois de juillet et août sous une forme arrondie à la couleur jaune doré. Sa saveur est fine et juteuse et sera idéale pour les tartes.
La Comice
Disponible de septembre à décembre, la Comice est une variété arrondie et assez volumineuse de couleur jaune pâle. Sa saveur est sucrée et fondante et se déguste telle quelle ou en tarte.
La “bonne poire” ?
On connait tous cette expression datant du XIXè siècle, qui désigne quelqu’un se laissant facilement berner. On compare dans ce cas la personne en question, à une poire suffisamment mûre pour n’opposer aucune résistance lorsqu’on vient la cueillir.
Mais saviez-vous que cette caractéristique aide en fait la poire à se reproduire ? Les animaux qui peuvent alors venir manger facilement la poire, défèquent ses graines aux alentours, ce qui permettra à un nouveau poirier de pousser.
Calculé ou non, il semblerait en tout cas que la poire ne soit pas tant que ça une “bonne poire” ! 😉
La poire contre les risques cardiaques et cardiovasculaires ?
Pour commencer, la poire est une excellente source de fibres alimentaires, et sa pelure riche en antioxydants préviendrait les maladies cardiovasculaires et certains cancers.
Riche en potassium et sélénium
Soyons francs, la poire n’est pas le fruit le plus riche en vitamines et minéraux qui soit.
Elle contient quand même quelques vitamines, mais dans des proportions assez faibles.
Côté minéraux, elle est un peu mieux pourvue, en particulier en cuivre, potassium, et surtout sélénium, puisqu’elle apporte plus de 15% des valeurs nutritionnelles de référence pour 100 g.

Les procyanidines, des polyphénols prometteurs
Ses antioxydants proviennent essentiellement de ses polyphénols, représentés pour la plupart par les procyanidines, une molécule appartenant à la famille des tanins dont le vin est d’ailleurs pourvu. Et justement, parlons-en, car si certains attribuent les bénéfices du vin au resvératrol, pour d’autres, cela serait plutôt le fait des procyanidines !
Ainsi, une étude parue dans Nature en 2006 par le Pr Roger Corder avance l’hypothèse selon laquelle la longévité de la population de certaines régions serait due aux quantités exceptionnelles de procyanidines dans certains vins. Les procyanidines auraient effectivement un rôle clé dans la modification du fonctionnement vasculaire et une capacité anti-athérosclérotique certaine, c’est-à-dire qui s’oppose au dépôt de plaques d’athérosclérose dans les conduits sanguins.
Cette hypothèse corrobore d’ailleurs une autre étude, dans laquelle la consommation de fruits blancs, comme la pomme ou la poire, est corrélée à une baisse des accidents vasculaires cérébraux, avec une diminution du risque pouvant aller jusqu’à 52% chez les personnes qui en consomment le plus.
Si la poire est un fruit assez modeste côté vitamines et minéraux, c’est donc peut-être son taux en procyanidines qui pourrait la faire sortir du lot. Mais pour en avoir le cœur net, il faudra attendre la confirmation d’autres études à venir…
Analyse nutritionnelle
Les données présentes dans les tableaux apportent une information sur la quantité moyenne pour 100 g net de poire crue.
Bon à savoir 😉
La poire est modérément calorique, et contient également une quantité non négligeable de fibres (entre 2 et 3,5 g aux 100 g), ce qui en fait un fruit intéressant au régime.
Comme la majorité des fruits, les antioxydants se trouvent surtout dans la peau. Si vous souhaitez optimiser ces derniers, n’épluchez pas votre poire, et choisissez-la bio, à la fois pour réduire votre exposition aux pesticides, mais également pour optimiser le statut antioxydant du fruit, puisqu’une étude a révélé que les poires bio étaient plus riches en polyphénols que leurs homologues issues de l’agriculture conventionnelle (cf. références en fin d’article).
N’hésitez pas à varier les couleurs de vos poires. Différentes couleurs pour différentes molécules antioxydantes !
En revanche, notez qu’une partie de ses sucres est sous forme de sorbitol, un FODMAP qui pourrait donc causer des petits soucis gastriques à certaines personnes.
En cuisine !
La poire accompagne aussi bien le salé que le sucré, de l’entrée au dessert. Moins acide que sa cousine la pomme, son caractère doux et sucré en font une partenaire idéale lors des fraîches soirées d’hiver. Souvent consommée crue, ne vous privez pas des délicieuses saveurs que ce fruit offre lorsqu’il est cuit !
Les petites astuces
Pour bien sélectionner vos poires, tout est une question d’apparence. Choisissez des fruits à la peau lisse et bien tendue, sans trace de choc. Faites attention à ce que le pédoncule soit toujours présent et bien fixé au fruit.
Pour la conserver, vous pouvez la garder simplement à température ambiante dans une corbeille de fruit. La durée de maturation dépendra de son état à l’achat. Concernant les poires d’hiver, achetez-les fermes et laissez-les mûrir chez vous.
Conseil de chef : pour éviter que vos poires noircissent après les avoir coupées ou pelées, ajoutez du jus de citron sur vos fruits.

Quelques idées pour cuisiner la poire
1. Poire & noix : Pour un accord automnal mélodieux, mélangez quelques feuilles de salade, des noix, la moitié d’un fromage bleu et quelques poires découpées.
2. Poire & volaille : en garniture, coupée ou en compotée, elle adoucira vos volailles. Les poires en quartiers absorbent le riche liquide de cuisson, mais conservent leur douceur subtile et fruitée. Une idée originale pour vos repas de fête !
3. Poire & fromage persillé : le caractère sucré et vineux de la poire en fait une partenaire idéale pour les fromages piquants et persillés. Favorisez un bleu plutôt doux tel que la fourme d’Ambert, pour conserver un équilibre entre les deux saveurs.

5. En jus, une excellente solution pour profiter de toutes les saveurs de la poire. Si vous avez la chance d’avoir un extracteur de jus à disposition, consommez son jus nature. Vous pouvez également le mélanger avec du jus de pomme et une dose de jus de gingembre. Un vrai délice qui vous tiendra en forme !
6. En dessert, essayez-vous à cette recette délicieuse : la poire pochée. Au vin ou à la vanille, accompagnée d’épices telles que la cannelle, la badiane, l’anis, le gingembre ou la cardamome. Cependant, pour affronter les caractères fruités et épicés de la vanille ou l’anis, il vous faudra choisir un poire onctueuse, riche et aromatique.
La recette nutriting de Chef Félicie
Des poires, des noix, de la cardamome et une régalade !
Chef Félicie met les poires à l’honneur avec ce dessert gourmand et réconfortant… 😇
Pour finir, quelques vidéos de recettes pour l’inspiration !
Références
- Ferreira D, et al. Composition of phenolic compounds in a Portuguese pear (Pyrus communis L. var. S. Bartolomeu) and changes after sun-drying. J Agric Food Chem. (2002)
- Wersching H. An apple a day keeps stroke away? Consumption of white fruits and vegetables is associated with lower risk of stroke. Stroke (2011)
- Corder R, Mullen W, Khan NQ, Marks SC, Wood EG, Carrier MJ, Crozier A. Oenology: red wine procyanidins and vascular health. Nature. (2006)
- Carbonaro M, et al. Modulation of antioxidant compounds in organic vs conventional fruit (peach, Prunus persica L., and pear, Pyrus communis L.). J Agric Food Chem. (2002)
- Gorinstein S, Martin-Belloso O, et al. Comparative content of some phytochemicals in Spanish apples, peaches and pears. J Sci Food Agric. 2002;82:1166-1170.
- Leontowicz M, et al. Apple and pear peel and pulp and their influence on plasma lipids and antioxidant potentials in rats fed cholesterol-containing diets. J Agric Food Chem. (2003)