
Les Français manquent-ils de vitamines et minéraux ? Quelles sont les conséquences d’éventuels déficits ? Pourquoi l’alimentation ne suffirait-elle pas (ou plus) ? Une réponse à cette épineuse question…
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Si la question peut paraître simple de prime abord, elle reste à l’heure actuelle très floue et relativement délicate pour la majeure partie de la population. Les informations fiables sur le sujet circulent difficilement, et on entend toujours régulièrement que les compléments alimentaires sont inefficaces, voire dangereux.
S’il est vrai que ces éléments naturels peuvent avoir un impact positif comme négatif sur la santé, la nécessité d’une supplémentation en vitamines et minéraux est en fait une question dont la réponse est déjà connue.
Voici pourquoi…
Les études sur la population révèlent des déficits en vitamines et minéraux
Pour y répondre, il existe un moyen simple que nul ne peut contester : il suffit d’observer l’état nutritionnel moyen des Français, et de voir si les apports alimentaires réels correspondent bien aux apports nutritionnels conseillés (ANC), qui sont censés répondre aux besoins de notre organisme, tels que fixés par les autorités de santé. Or, en France, on mène régulièrement des études sur la population, soit pour observer l’état de santé des Français, soit pour examiner l’impact sur la santé d’une intervention.
Par exemple, dans la célèbre étude SU.VI.MAX, des Français ont reçu un complément alimentaire antioxydant entre 1994 et 2002, et l’impact sur leur santé a été observé. Cette supplémentation a en l’occurrence diminué le risque de cancers de 30% chez les hommes1.
Du côté du statut nutritionnel, l’étude de Bourgogne a montré que plus de 20% des adultes étaient en déficit de vitamine B6, et plus de 10% en déficit de vitamine E2.
L’étude du Val-de-Marne quant à elle, a mis en évidence que plus de 20% des adultes ont un statut en vitamine C trop bas, et jusqu’à 79% des femmes ne reçoivent pas les 2/3 des apports journaliers conseillés en zinc3.
L’étude SU.VI.MAX a encore montré que 23% des hommes ne reçoivent pas les 2/3 des apports recommandés en magnésium, et plus de 70% des Français ont des taux trop bas de vitamine D en hiver4.
Plus récemment, l’Institut de Veille Sanitaire a rendu publics les résultats du statut en vitamine D de plus de 1 500 Français entre 2006 et 2007 : plus de 80% des adultes souffrent d’un déficit en vitamine D5.
Quelles sont les conséquences de ces déficits ?
En réalité, il est extrêmement difficile de répondre formellement à cette question, car la recherche médicale continue chaque jour de découvrir de nouvelles fonctions et de nouveaux impacts des vitamines et minéraux sur la santé.
Par exemple, une méta-analyse récente (i.e. une analyse d’un ensemble d’études dont la valeur est forte) a mis en évidence que prendre 500 mg de vitamine C quotidiennement diminuait la tension artérielle6, ce qui pourrait donc protéger de l’hypertension, un important facteur de risque des maladies cardiovasculaires.
Or, 500 mg de vitamine C est une quantité significative, qu’il est difficile d’obtenir via l’alimentation seule. Et ce, d’autant plus que la vitamine C est très sensible à l’oxydation via la lumière, la chaleur ou l’oxygène.
Le magnésium en supplémentation semble également diminuer la tension artérielle, et un déficit en magnésium augmenterait donc le risque d’hypertension7.
Autre exemple, celui de la vitamine D : un très grand nombre de recherches ont mis en évidence qu’un taux élevé de cette vitamine protégerait du cancer, une diminution du risque pouvant atteindre 80% pour le cancer du côlon8. En outre, un déficit chronique augmenterait la mortalité, toutes causes confondues9.
Mais pourquoi l’alimentation ne suffirait-elle pas ?
Pourquoi donc faudrait-il se supplémenter ? La nature n’aurait-elle pas fait les choses correctement, après des millions d’années de sélection naturelle ?
L’exemple des oméga-3
Prenons comme exemple les oméga-3 : leurs bénéfices sur la santé ne sont plus à prouver, aussi bien au niveau cardiovasculaire qu’au niveau du développement du cerveau ou des maladies inflammatoires.
Par le passé, l’Homme tirait ses oméga-3 des poissons et viandes qu’il mangeait. Seulement aujourd’hui, seul le poisson en est une véritable source : en effet, l’élevage industriel des animaux, via des céréales riches en oméga-6 comme le maïs ou le soja, plutôt que via les herbes du pâturage, a donné naissance à des graisses corporelles bien distinctes de celles naturellement présentes dans la nature.
Ainsi, notre bon vieux steak haché contient beaucoup moins d’oméga-3 et beaucoup plus d’oméga-6, un véritable problème lorsqu’on sait que ces deux acides gras agissent de manière opposée dans l’organisme.
L’exemple de la vitamine D
Même chose pour la vitamine D : par le passé, on travaillait en plein air, régulièrement exposé aux rayons UV qui nous assuraient de bons taux de vitamine D.
Car rappelons que pour la vitamine D, la source majeure n’est pas l’alimentation, mais l’exposition au soleil. Les rayons UVB synthétisent en effet cette vitamine dans notre peau en quantité largement supérieure à ce que pourrait nous apporter l’alimentation.
Imaginez par exemple que 15 minutes d’exposition au soleil d’été en maillot de bain peuvent produire l’équivalent de la vitamine D contenue dans 3 kilos de saumon !
Aujourd’hui, enfermés dans des bureaux la plupart du temps, nous ne voyons plus la lumière du jour assez souvent, et sommes toujours très habillés.
De plus, dans les grandes villes, la pollution bloque le passage de certains rayons UVB nécessaires à la synthèse de la vitamine D dans le sang. De quoi expliquer les déficits massifs observés dans la population française, urbaine en particulier…
L’exemple des fruits et légumes dans l’alimentation moderne
Quant aux apports en vitamines et minéraux des fruits et légumes, ils sont devenus modestes en raison de l’agriculture intensive qui appauvrit les sols, et de nos modes de consommation qui ont changé : produits reconditionnés, trop longtemps stockés avant d’être consommés, ou cuits à haute température, détruisant ainsi une bonne partie des vitamines.
Conclusion…
La supplémentation en vitamines et minéraux n’est donc pas une lubie extravagante, elle répond simplement à une adaptation du milieu.
Nous avons pollué et dégradé notre environnement, et nous devons tout faire pour éviter d’en payer le prix fort.
Vers une santé responsable
Ce besoin de se protéger n’est malheureusement pas réduit à une question de vitamines et minéraux. Aujourd’hui, il existe de nombreuses preuves que des produits chimiques produits par l’homme perturbent les écosystèmes, et ont un impact négatif sur notre santé.
On peut citer notamment :
- Le bisphénol A (présent dans certains emballages plastiques ou boîtes de conserves), qui augmenterait le risque de maladies cardiovasculaires10 ou de diabète11 ;
- Les phtalates (produits utilisés dans la fabrication des plastiques souples), qui augmenteraient le risque de diabète12 ;
- Les parabènes (utilisés dans l’industrie cosmétique comme conservateurs), qui augmenteraient le risque de cancers du sein13 ;
- L’eau contaminée par le perchloroéthylène (PCE), utilisé comme dégraissant dans l’industrie automobile ou dans certains nettoyages à sec, qui multiplierait le risque de trouble bipolaire et de schizophrénie par 214 ;
- Les composés perfluorés (PFC), utilisés notamment dans les poêles ou vêtements imperméables, qui affaibliraient le système immunitaire15 ;
- Sans parler du lien aujourd’hui reconnu entre les pesticides et la maladie de Parkinson16.
Si un certain nombre de pollutions sont malheureusement devenues inévitables, pourquoi ne pas agir sur ce qui est encore possible ?
A savoir : notre alimentation et nos apports en vitamines et minéraux, notre mode de vie et notre bien-être psychique !
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Références :
- S. Hercberg et al., The SU.VI.MAX Study : a randomized, placebo-controlled trial of the health effects of antioxidant vitamins and minerals. Arch Intern Med, 2004. 164(21) : p. 2335-42.
- de Carvalho MJ, Guilland JC, Moreau D, Boggio V, Fuchs F. Vitamin status of healthy subjects in Burgundy (France). Ann Nutr Metab. 1996;40(1):24-51.
- Hercberg S, Preziosi P, Galan P, Deheeger M, Papoz L, Dupin H. Dietary intake of a representative sample of the population of Val-de-Marne; III. Mineral and vitamin intake. Rev Epidemiol Sante Publique. 1991;39(3):245-61.
- Hercberg S. Communiqué de la coordination nationale SU.VI.MAX. Paris, 6 novembre 1998.
- Vernay M. et al. Vitamin D status in the French adult population: the French Nutrition and Health Survey (ENNS, 2006-2007). Usen, invs, Avril 2012.
- Stephen P Juraschek, Eliseo Guallar, Lawrence J Appel, Edgar R Miller III. Effects of vitamin C supplementation on blood pressure: a meta-analysis of randomized controlled trials Am J Clin Nutr 2012 ajcn.027995; First published online April 4, 2012.
- Kass L, Weekes J, Carpenter L. Effect of magnesium supplementation on blood pressure: a meta-analysis. Eur J Clin Nutr. 2012 Apr;66(4):411-8.
- Gorham ED, Garland CF, Garland FC, Grant WB, Mohr SB, Lipkin M, Newmark HL, Giovannucci E, Wei M, Holick MF. Optimal vitamin D status for colorectal cancer prevention: a quantitative meta analysis. Am J Prev Med. 2007 Mar;32(3):210-6.
- Vacek JL, Vanga SR, Good M, Lai SM, Lakkireddy D, Howard PA. Vitamin D Deficiency and Supplementation and Relation to Cardiovascular Health. Am J Cardiol. 2011 Nov 7.
- Melzer D, Osborne NJ, Henley WE, Cipelli R, Young A, Money C, McCormack P, Luben R, Khaw KT, Wareham NJ, Galloway TS. Urinary Bisphenol: A Concentration and Risk of Future Coronary Artery Disease in Apparently Healthy Men and Women. Circulation. 2012 Feb 21.
- Shankar A, Teppala S. Relationship between Urinary Bisphenol A Levels and Diabetes Mellitus. J Clin Endocrinol Metab. 2011 Dec;96(12):3822-6.
- P. Monica Lind, Björn Zethelius, Lars Lind. Circulating Levels of Phthalate Metabolites Are Associated With Prevalent Diabetes in the Elderly. Diabetes Care. published ahead of print April 12, 2012.
- Barr L, Metaxas G, Harbach CA, Savoy LA, Darbre PD. Measurement of paraben concentrations in human breast tissue at serial locations across the breast from axilla to sternum. J Appl Toxicol. 2012 Mar;32(3):219-32.
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