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Bon ou mauvais : peut-on catégoriser les aliments ?
Est-ce qu’il existe des bons et des mauvais aliments ? C’est une question on ne peut plus normale et un concept qui semble évident tellement il parait naturel (ou l’inverse !). C’est humain, nous aimons la simplicité, ça rend les choses plus faciles à comprendre. Et on aurait nous-mêmes également tendance à dire que les aliments bruts à haute densité nutritionnelle par exemple sont plutôt bons pour la santé ! Mais cette catégorisation bonne ou mauvaise est-elle vraiment pertinente ? Et surtout est-elle souhaitable ?
Par Patrick, Co-fondateur de nutriting et expert en nutrition
Publié le 21 février 2024, mis à jour le 28 février 2024
Catégories d’aliments : y a-t-il des “bons” et des “mauvais” aliments ?
Catégoriser les aliments : une approche trop subjective
La première difficulté qui se pose est celle du critère de sélection. Qu’est-ce qui rend un aliment bon ou mauvais ?
Une réponse qui n’est jamais la même pour tout le monde
Posez la question à 10 personnes et vous aurez 10 réponses différentes. Une personne végane vous dira que les produits d’origine animale sont mauvais ; pour une personne qui suit un régime cétogène ça sera les glucides ; pour une personne carnivore cela sera les végétaux ; pour une autre le gluten ou les produits laitiers, etc.
Et il en est de même pour les « bons » aliments :
- Pour certaines personnes, la viande rouge est une source de protéines d’excellente qualité et de nutriments assimilables, en particulier pour le fer ou le zinc ; mais pour d’autres, elle est cancérigène.
- Les poissons sont une excellente source d’oméga-3 pour les uns, mais ils sont trop riches en mercure pour les autres.
- Les légumineuses sont une très bonne source de fibres, mais ils comportent des anti-nutriments comme des phytates et des lectines.
- L’œuf est un trésor de nutriments, mais il serait trop riche en cholestérol.
- Les avocats comportent de bonnes graisses, mais ils sont très caloriques. Etc.
C’est même une question culturelle : si par exemple en France nous préconisons les huiles végétales pour la santé, ces dernières sont largement démonisées outre atlantique1 !
De fait, aucune assiette « santé » type ne mettra tout le monde d’accord.
Prendre en compte les tolérances individuelles
Enfin, il est important de prendre en compte les tolérances individuelles.
Pour une personne allergique aux arachides, ces dernières seront à éviter à tout prix.
Ou encore, si vous souffrez d’intolérance ou tolérez mal un aliment ou un nutriment (lactose, gluten, FODMAP…), il est évident que certains aliments ne seront pas nécessairement bons pour vous, mais cela ne veut pas dire que c’est le cas pour tout le monde !
Inciter les gens à éviter les produits laitiers ou le gluten sous prétexte qu’une partie de la population ne les digère pas n’a pas de sens.
Et ne parlons pas des interdits religieux qui rendent, de facto, certains aliments « interdits » et d’autres, par opposition, « autorisés ».
En bref :
La notion de bon ou mauvais est très subjective, elle dépendra de chaque individu, de ses connaissances ou croyances en nutrition, de ses valeurs, de son environnement social et culturel, de ses tolérances alimentaires, de sa religion, etc.
En clair, il n’existe pas d’aliment qui soit bon ou mauvais pour tout le monde !
Catégories d’aliments : une absence de critères objectifs
Par ailleurs, il n’existe pas non plus de critère rationnel, objectif et unique pour discriminer les aliments entre eux.
On pourrait être tenté de parler d’aliments « naturels » par exemple, mais cette notion est également beaucoup trop vague et complexe, et ne reflète aucune réalité scientifique.
La toxine botulique est naturelle, alors que la cuisson des aliments ne l’est pas. Pourtant la première est mortelle à petite dose, alors que la seconde nous a permis d’extraire plus d’énergie des aliments en rendant les macronutriments plus biodisponibles, tout en améliorant considérablement la sureté des aliments, ce qui a constitué une étape majeure dans notre évolution d’hominidés2.
On pourrait parler d’aliments ultra-transformés, puisqu’il existe un consensus sur le fait qu’ils sont à éviter, mais même dans ce cas-là il existe des exceptions (comme la protéine Whey en poudre qui a de nombreux bénéfices sur la santé3). Par ailleurs, ce n’est pas la transformation d’un aliment qui le rend intrinsèquement moins intéressant, mais d’autres facteurs que l’on verra plus tard.
Même la qualité nutritionnelle ne peut pas justifier être un critère nécessaire et suffisant.
A propos du fameux Nutri-Score qui a pour but d’évaluer cette dernière, il est bien précisé sur son site officiel4 :
Il faut garder à l’esprit que la finalité d’un logo nutritionnel comme Nutri-Score n’est pas de classer les aliments en « aliments sains » ou « aliments non sains », en valeur absolue, comme le ferait un logo binaire (bien vs mal). Une telle finalité pour un logo nutritionnel resterait totalement discutable car cette propriété est liée à la quantité consommée de l’aliment et la fréquence de sa consommation, mais également à l’équilibre alimentaire global des individus.
Et effectivement ces données sont primordiales.
En bref :
Il n’existe aucun critère objectif nutritionnel qui puisse, à lui tout seul, catégoriser les aliments en bons vs mauvais.
Catégories d’aliments : une question de dose et de contexte
En effet, une notion essentielle fait totalement relativiser le concept de bon vs mauvais : celle de la dose et du contexte.
Un aliment pourrait être « bon » dans un contexte, et « moins bon » dans un autre, ou « bon » à un certain dosage et « moins bon » à un autre. Ce dernier point est le principe élémentaire de la toxicité des aliments, ou pour citer Paracelse :
Tout est poison, rien n’est poison : c’est la dose qui fait le poison.
L’exemple du sucre
Prenons le sucre par exemple. Beaucoup seraient tentés de le classer parmi les mauvais aliments. Et pour cause, consommé en excès sur du long terme, il aura sans doute des effets délétères, particulièrement chez une personne sédentaire ou en surpoids. Mais pris par une personne sportive pendant un effort physique prolongé, il s’avère être un excellent combustible de l’effort qui améliorera la performance et réduira le temps de récupération de cette dernière, en étant de surcroit consommé par les muscles avant même de pouvoir occasionner le moindre tort.
Une part de gâteau sera anodine dans le cadre d’une alimentation variée et équilibrée (et au contraire, apportera un plaisir salutaire). Mais pris dans le cadre d’une alimentation déséquilibrée et hypercalorique, elle aura des effets peu souhaitables.
L’exemple du café
Autre exemple, le café est associé à un certain nombre de bénéfices sur la santé, notamment cardiovasculaire5.
Pourtant, consommé en excès (ou trop tard dans la journée) il a des effets nocifs pour le cœur (palpitations, accélération du rythme cardiaque, augmentation de la pression artérielle…) et devient délétère pour le sommeil.
L’exemple de l’alcool
Nous pouvons enfin citer l’alcool, même s’il n’a, a priori, aucun bienfait avéré quelle que soit la dose. Néanmoins, lorsqu’il est consommé à faible dose (1 à 2 verres par jour maximum) et de manière occasionnelle, l’alcool ne provoque pas d’élévation très significative du risque de cancers. Mais dès que la consommation augmente, ce même risque s’envole de manière exponentielle6.
Ainsi, la notion de « bon » ou « mauvais » ne peut s’apprécier en dehors de la notion de dosage ou de contexte. Un aliment ne peut être jugé individuellement sans connaissance de l’alimentation globale.
En bref :
Il est impossible de déterminer si un aliment pris individuellement est bon ou mauvais dans l’absolu, en dehors d’une connaissance de la personne, de ses besoins, ainsi que de notions de fréquence, de dose et de contexte global.
En d’autres termes, ce qui compte ce n’est pas l’aliment, c’est l’alimentation.
Catégoriser les aliments : une approche culpabilisante
Par ailleurs, quand bien même il existerait certains critères pour définir ce qu’est un bon ou un mauvais aliment (instinctivement, on sent bien que la salade appartiendrait plutôt à la première catégorie alors que le fast food appartiendrait à la seconde), classer les aliments de cette manière pourrait s’avérer contre-productif.
En effet, la pensée dichotomique en nutrition (c’est-à-dire avoir une approche binaire des aliments en les considérant bons/mauvais, permis/interdits, sains/malsains, etc.), est souvent associée à certains troubles du comportement alimentaire, comme l’anorexie7.
Et pour cause, cette approche peut être source d’angoisse ou de culpabilité8. Elle peut également entrainer un syndrome de restriction cognitive :
Je ne dois pas manger tel aliment, ce n’est pas bon pour ma santé, je vais me priver, même si j’aime ça.
À terme, cela peut conduire à manger beaucoup plus que ses besoins via un phénomène compensatoire souvent compulsif. En d’autres termes, on finit par « craquer ».
Cela peut alors dégrader l’estime de soi, affecter les relations avec l’entourage et provoquer des troubles de l’humeur9.
Un certain nombre d’études montrent en effet que la pensée dichotomique entrave la capacité des personnes à maintenir un poids sain10, 11, 12.
Par ailleurs, le chercheur en nutrition Alan Aragon indique que ce type de raisonnement manichéen confère un pouvoir immérité aux aliments, de la même manière que le terme « super-aliment » donne un pouvoir quasi-miraculeux inexistant à ces mêmes aliments13. Les « mauvais » aliments sont alors perçus comme des fruits défendus, ce qui peut également conduire à l’amplification de leur désirabilité.
Ce mode de pensée dépossède l’individu du pouvoir qu’il a de se faire du bien ou du mal via son mode de vie, son alimentation, et ses propres actions en conférant ce pouvoir aux aliments eux-mêmes.
Il faut donc apprendre à se réapproprier le pouvoir, par les connaissances nutritionnelles et l’adoption d’une alimentation et d’un état d’esprit flexibles.
En bref :
Raisonner de manière dichotomique est associé à des troubles de l’alimentation et à une surconsommation d’aliments (dus à une restriction cognitive trop forte et à une augmentation de la désirabilité des aliments « interdits »).
Il est donc conseillé d’avoir une approche et un état d’esprit flexibles par rapport à son alimentation !
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Catégories d’aliments : 4 critères nutritionnels pour y voir plus clair
Alors comment faire ?
Plutôt que de raisonner en bons ou mauvais aliments, nous allons vous donner quelques clés pour apprécier la valeur d’un aliment, qui peut être nutritive mais également sociale et hédonique bien sûr !
Estimer la valeur nutritionnelle d’un aliment est complexe, néanmoins, nous allons (au prix d’un peu de réductionnisme) simplifier la chose en considérant 4 critères nutritionnels majeurs :
- La densité calorique
- La densité nutritionnelle
- La qualité nutritionnelle
- Le taux de transformation de l’aliment
1. La densité calorique
Il s’agit simplement de la quantité de calories apportée pour une quantité donnée d’un aliment.
L’eau apporte 0 kcal, alors que l’huile en apporte près de 900 kcal aux 100 g. Tout le reste de l’alimentation se situe entre ces deux extrêmes.
Cette notion est plutôt relative, on peut dire par exemple qu’une entrecôte a une densité calorique plus élevée qu’un steak pris dans le filet (toujours pour une même quantité d’aliment bien sûr), mais par extension, on peut aussi parler de densité calorique dans l’absolue :
- Les aliments que l’on considère comme ayant une densité calorique importante sont bien évidemment les matières grasses, les desserts et pâtes à tartiner (parce qu’elles mélangent souvent sucres et graisses), le fromage, l’avocat, les oléagineux, les charcuteries et viandes grasses, etc.
- A l’inverse, les aliments ayant une densité calorique basse à modérée sont les fruits et légumes (mention spéciale pour ces derniers), les viandes et poissons maigres, les céréales et légumineuses, etc.
La densité calorique est une notion importante, car même en consommant les aliments les plus sains du monde (en imaginant que cette notion existe), le simple fait de consommer un surplus calorique entraine des risques pour la santé.
En d’autres termes, même le plus sain des aliments aura des effets néfastes s’il finit par nous faire prendre du poids ! Car le surpoids est un facteur de risque indépendant de ce que nous mangeons.
Les aliments à densité calorique élevée doivent donc être modérés, alors que ceux à densité calorique faible peuvent être consommés plus abondamment.
En bref :
Pour simplifier, la densité calorique d’un aliment est sa propension à nous faire grossir plus facilement. Loin de nous décourager de consommer les aliments caloriques (d’autant que certains peuvent être très bénéfiques comme les oléagineux), il est simplement important de les modérer et d’équilibrer le reste de l’alimentation en fonction.
2. La densité nutritionnelle
Il s’agit cette fois de la quantité de micronutriments apportée pour une quantité donnée d’un aliment.
En d’autres termes, à quel point est-ce que l’aliment en question est source de vitamines, minéraux et autres phytonutriments ?
Pour mesurer la densité nutritionnelle, il est pratique de se référer aux valeurs nutritionnelles de références (VNR), et de voir quel pourcentage de ces VNR nous apporte l’aliment pour un nutriment donné, ce que l’on note % VNR :
- Lorsqu’un aliment apporte 15% de la VNR d’un nutriment, on dit qu’il est « source de » ce nutriment.
- Lorsqu’il en apporte au moins 30%, on dit qu’il est « riche en ».
La catégorie reine incontestée de la densité nutritionnelle sont les abats, avec le foie qui se détache notablement du lot. Mais on peut également citer les fruits de mer, les œufs, les fruits secs et autres oléagineux, et dans une moindre mesure les protéines animales et les produits laitiers.
La densité nutritionnelle est importante à considérer car le but d’une alimentation équilibrée est de fournir à son organisme la totalité des vitamines et minéraux nécessaires à son bon fonctionnement.
En ne consommant que des aliments à densité nutritionnelle faible, on risque d’être carencé en de nombreux nutriments. Il est donc important de prendre ce facteur en compte quand on planifie son alimentation globale.
En bref :
La densité nutritionnelle est la capacité d’un aliment à nous fournir l’ensemble des vitamines et minéraux essentiels dans les dosages recommandés. Il est donc important de leur accorder une place de choix dans notre alimentation.
3. La qualité nutritionnelle
Il s’agit de la capacité d’un aliment à répondre aux besoins journaliers, et plus particulièrement, de sa capacité à apporter les nutriments sous leur bonne forme.
Par exemple, pour les lipides, les acides gras saturés sont à modérer au profit des acides gras insaturés.
Si l’on veut rentrer dans le détail, alors les acides gras à privilégier sont :
- Les acides gras monoinsaturés oméga-9 (huile d’olive, avocat, fruits à coque…)
- Les acides gras polyinsaturés oméga-3 (poissons gras) qui sont essentiels pour la santé cardiovasculaire et cérébrale.
Pour les glucides, les sucres complexes sont évidemment préférables aux sucres simples, qui sont à limiter.
Enfin pour les protéines, les protéines animales sont de meilleure qualité que les protéines végétales (exception pour le soja).
La qualité nutritionnelle est aujourd’hui évaluée par le Nutri-score. Ce score vient en complément du Plan National Nutrition Santé ou PNNS (qui définit les portions d’aliments recommandés selon leur catégorie) et sert essentiellement à comparer deux aliments d’une même catégorie ou répondant aux mêmes besoins : ce n’est pas un score absolu qui dit si un aliment est bon ou mauvais, il sert uniquement à comparer la qualité nutritionnelle de deux aliments comparables !
En bref :
La qualité nutritionnelle est la capacité d’un aliment à nous fournir les nutriments sous leur bonne forme (acides gras insaturés plutôt que saturés, sucres complexes plutôt que simples, protéines entières plutôt que partielles, etc.).
A ce jour il est évalué par le Nutri-Score, et recoupe un peu les deux critères précédents que sont la densité nutritionnelle et calorique.
Le Nutri-score n’est d’ailleurs pas un critère suffisant (comme on le voit ici), et il est par ailleurs à compléter plus particulièrement avec notre dernier critère : le degré de transformation.
Faire le plein de vitamines, minéraux et antioxydants.
Pour faire le plein de micronutriments essentiels, une alimentation équilibrée doit être la priorité numéro 1. En complément, un multivitamines complet et bien dosé comme nuPower peut vous accompagner pour optimiser vos apports en vitamines, minéraux et antioxydants.
4. Le taux de transformation
L’industrie agroalimentaire n’a eu de cesse de rendre les aliments plus appétissants, plus savoureux, et plus facile à manger. Le mélange de ces qualités porte un nom : la palatabilité.
Et pour ce faire, elle a recours à des tas de procédés mécaniques et chimiques, que l’on regroupe sous le terme de transformation.
Aujourd’hui, cette transformation a tellement évolué et a été tellement poussée qu’on parle d’hyper-transformation, ce qui aboutit à des aliments hyper-palatables, c’est-à-dire qu’ils ont un goût et une texture qui les rend autant irrésistibles que facile à surconsommer (pensez aux fast foods, aux pâtes à tartiner, aux gâteaux apéros).
Malheureusement, cela se fait souvent au détriment des critères précédents, en particulier la densité calorique et la densité nutritionnelle. Car la plupart des aliments hyper-palatables ont la fâcheuse tendance à cumuler densité calorique élevée et densité nutritionnelle faible.
Or c’est précisément la combinaison de ces qualités (densité calorique élevée, hyper-palatabilité, facilité d’absorption) qui nous entraine à consommer plus de calories que nos besoins14.
Et malheureusement, l’enquête INCA 3 sur l’alimentation des Français a montré que les aliments ultra-transformés contribuaient à plus de 30% de nos apports énergétiques, tandis que les produits transformés en représentent 25%. Les produits non-transformés ne comptent que pour 33% de nos apports énergétiques quotidiens.
Aujourd’hui, il existe deux classifications pour évaluer le degré de transformation d’un aliment :
- Nova, qui est celle utilisée officiellement par les instances de santé en France, et comporte 4 niveaux de transformation
- Siga, qui a été proposée par une startup indépendante, et en comporte 7.
Idéalement, nous préconisons que 80% de notre alimentation provienne d’aliments bruts ou très peu transformés, mais c’est loin d’être le cas.
En bref :
Les aliments ultra-transformés le sont dans un but : nous faire manger plus. Cela se fait par une combinaison de facteurs qui rendent la nourriture irrésistible : des aliments très savoureux, caloriques et faciles à manger. Ils sont en général à limiter au maximum.
En bonus : la valeur sociale et hédoniste
Bien sûr, les aliments ne sont pas qu’une somme de nutriments apportant des bénéfices ou des inconvénients selon leur composition, et ce serait une grave erreur de réduire l’alimentation à son aspect nutritionnel.
Non, ils sont aussi et avant tout facteur de lien social et de plaisir.
Et cette partie n’est évidemment absolument pas à écarter ni à inhiber.
Au contraire, ne pas écouter ses envies ou s’isoler socialement peut avoir des conséquences au moins aussi néfastes que de céder uniquement au plaisir gustatif de l’alimentation.
Mais c’est là qu’il va falloir apprendre à équilibrer les choses et à considérer tous les aspects d’un aliment.
Aliments bons ou mauvais : on résume
4 critères à garder en tête
Pour résumer tout ça : NON, il n’existe pas de bon ou de mauvais aliments dans l’absolu.
C’est une notion qui ne recouvre aucune réalité nutritionnelle ou physiologique, qui est beaucoup trop subjective, et qui peut s’avérer contre-productive.
Au lieu de réfléchir de manière binaire, apprenez à évaluer les aliments selon 4 critères majeurs : la densité calorique, la densité nutritionnelle, la qualité nutritionnelle et le taux de transformation des aliments, et à évaluer ces critères dans le cadre de votre alimentation globale.
Les bonnes questions à se poser
Concrètement, voici les questions que vous pourriez vous poser :
- Densité calorique : est-ce que cet aliment n’apporte pas trop de calories par rapport à mes besoins et mon alimentation générale du moment ? Et si oui, est-ce que je peux compenser par ailleurs en favorisant des aliments peu caloriques au cours de repas précédents ou à venir ?
- Densité nutritionnelle : est-ce que l’aliment m’apporte un certain nombre de vitamines et minéraux nécessaires à mon bon fonctionnement ? Et si non, est-ce que je peux compenser par ailleurs en sélectionnant des aliments denses nutritionnellement ?
- Qualité nutritionnelle : est-ce que l’aliment m’apporte des nutriments sous une forme qualitative ? Est-ce qu’il n’y a pas trop de graisses saturées, trop de sucres libres ? Est-ce que l’aliment m’apporte des protéines de bonne qualité ? Des acides gras oméga-9 ou oméga-3 ? NB : Pour cette question, vous pouvez vous aider avec le Nutri-score qui vous aidera à décider entre deux aliments équivalents.
- Degré de transformation : est-ce que l’aliment n’est pas trop transformé ? Est-ce qu’il n’est pas trop facile à manger et à surconsommer ? Est-ce que je risque de finir le paquet/pot/plat si je commence à en manger ? Et si oui, est-ce que je peux faire attention à modérer mes apports ? En prenant mon temps, en machant doucement, en alternant avec des aliments moins caloriques ?
Un équilibre à atteindre et une notion de dose et de contexte
Ce type de raisonnement nous semble donc plus pertinent que de simplement considérer que les aliments sont bons ou mauvais.
La question importante devient donc : « Cet aliment est-il utile/souhaitable dans le contexte de mon alimentation globale et à quel dosage ? »
En sachant encore une fois que le caractère social ou gustatif est évidemment à prendre en compte !
Rappelez-vous qu’il n’existe aucun interdit, seulement un équilibre à atteindre, et que l’aliment ne peut être considéré en dehors d’une notion de dose, et surtout, en dehors du contexte de l’alimentation globale.
Quelques exemples pratiques
Ce weekend, je dine dehors
Vendredi soir, je dine dehors, je vais sans doute me faire plaisir au restaurant, je vais donc essayer de compenser en mangeant un peu plus léger sur d’autres repas dans la semaine (idéalement, en anticipation) pour équilibrer mes apports caloriques.
J’adore les pâtes
Les pâtes ont une moins bonne qualité nutritionnelle et une moins bonne densité nutritionnelle que les lentilles (moins de fibres et de nutriments), mais j’en ai plus envie. Pas grave, je vais donc compenser avec un peu plus de légumes par ailleurs et une sauce tomate maison.
Vous reprendrez bien une part ?…
Ce petit gâteau me fait de l’œil, j’ai envie de me faire plaisir, je vais donc en consommer une part, ne pas me resservir, prendre mon temps de bien mâcher et de faire des pauses entre les bouchées pour prolonger le plaisir et la satiété !
Je n’ai pas mangé très sain dernièrement…
Mes précédents repas n’ont pas été très denses nutritionnellement. Est-ce que je ne pourrais pas consommer un peu plus de fruits de mer, d’œufs, d’abats dans les prochains repas ? Inclure des oléagineux au goûter ? Ou est-ce qu’un complément alimentaire ne pourrait pas m’aider à pallier le risque de carences ?
Quelles céréales pour le petit-déjeuner ?
Un coup d’œil au degré de transformation m’aidera à choisir. Tiens, ces granolas de nutriting me semblent remplir le contrat 😉
Vous ne connaissez pas encore nos granolas ?
La base de tous nos granolas est l’avoine, pour tous ses avantages nutritionnels. Et pour toaster les flocons d’avoine, on utilise du sirop d’érable qui est un sucre non raffiné 100% naturel : on obtient un granola bien moins sucré que la moyenne, mais beaucoup trop bon !
On espère que vous êtes à présent convaincu(e) qu’il n’existe pas de bon ou de mauvais aliments.
Tout est question de dosage et de contexte, et cela s’apprécie notamment avec 4 critères : la densité calorique, la densité nutritionnelle, la qualité nutritionnelle, et le degré de transformation.
Sans oublier évidement le plaisir, qu’il soit social ou gustatif, qui reste un élément fondamental à prendre en compte dans l’équation.
Si on devait se risquer malgré tout à la définition du « bon aliment », c’est donc celui qui nous apporte une « utilité », qu’elle soit nutritionnelle, sociale, ou gustative (et idéalement, les 3 en même temps !) au moment où on le mange, dans le contexte alimentaire global dans lequel on le mange.
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FAQ : Catégories d’aliments
Pourquoi catégoriser les aliments n'est pas souhaitable ?
Catégoriser les aliments en bons ou mauvais peut favoriser l’apparition de troubles du comportement alimentaire, nous faire culpabiliser, et même nous amener à surconsommer.
De plus, cela reste une notion très subjective, sans réel fondement scientifique, ni prise en compte du dosage et du contexte.
Quelle question est plus intéressante à se poser ?
Il est plus intéressant de se poser la question suivante : est-ce que dans le cadre de mon alimentation, cet aliment m’apporte plus de bénéfices que de nuisances, aux doses ingérées et dans les circonstances à cet instant ?
En effet, tout est une question de dose et de contexte : un aliment peut avoir un effet profitable dans un dosage et un contexte donné, et un effet plus délétère dans un autre dosage ou un autre contexte.
Les bénéfices à considérer peuvent évidemment être nutritionnels, mais également sociaux et gustatif. Le tout est d’arriver à concilier ces 3 facteurs (parfois en faisant des compromis) !
Quels critères un aliment peut-il remplir pour être considéré comme bon ?
Si l’on devait se risquer à une définition, on dirait que les aliments qui sont « bons » pour nous sont ceux qui remplissent les critères suivants :
- Ils sont denses nutritionnellement et nous aident à atteindre nos apports en macronutriments (protéines, glucides, lipides) et en micronutriments essentiels (vitamines, minéraux, antioxydants, etc.).
- Ils sont facilement tolérables et digestibles dans les quantités habituellement ingérées.
- Ils nous apportent du plaisir, et sont faciles à incorporer de façon régulière dans son alimentation.
- Ils ne nous font pas manger plus que de raison, en tout cas plus que nos besoins.
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