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Plats préparés : sont-ils bons pour notre santé ?
Dans une société où l’on court sans cesse après le temps, les plats préparés semblent une aubaine pour beaucoup. Mais en dehors de l’aspect pratique de plats simples et rapides, ces produits qui ont envahi les étalages de nos supermarchés présentent-ils un quelconque intérêt, nutritionnel par exemple ?
Par Patrick, Co-fondateur de nutriting et expert en nutrition
Publié le 12 février 2023, mis à jour le 14 février 2024
Plat préparé : un incontournable de notre société moderne
L’origine des plats préparés : la société de la vitesse
Les révolutions technologiques et industrielles de ces dernières décennies n’ont eu de cesse de nous faciliter la vie, en améliorant notre confort de vie, mais surtout en nous faisant gagner un temps précieux sur diverses corvées et contraintes de la vie quotidienne (pensez au lave-vaisselle ou au lave-linge par exemple).
Cette logique, poussée à son extrême, aboutit à la société moderne telle que nous la connaissons. La société du « toujours plus, toujours plus vite », de la satisfaction immédiate, du « tout, tout de suite ».
Nous avons fini par perdre une vertu essentielle : la patience.
Cependant, ce gain de temps relève aussi d’une certaine nécessité dans une société hypermoderne où l’on demande toujours plus d’efficacité, de performance, de productivité. En un mot : plus de croissance.
La recherche de praticité et de gain de temps n’épargne pas l’alimentation, où le gain de temps est notamment rendu possible grâce aux plats préparés, et plus généralement, au « prêt à manger ».
Finies les longues heures d’attente à faire les courses pour choisir péniblement ses aliments dans les rayons des supermarchés, finis les casse-têtes à se demander ce qu’on va manger le soir, finie l’angoisse de la préparation culinaire…
On sort du réfrigérateur ou du congélateur un plat tout prêt, quelques minutes au micro-ondes, et le tour est joué !
Mais quand on parle de plats préparés ou de prêt à manger, de quoi parle-t-on au juste ?
Prêt à manger : plat préparé et alimentation ultra-transformée
Les plats préparés entrent dans ce qu’on appelle plus communément le prêt à manger. Ce terme regroupe un ensemble d’aliments déjà cuisinés qu’il ne nous reste plus qu’à réchauffer, assembler, ou consommer tels quels.
Le prêt à manger comprend ainsi des éléments aussi divers et variés que :
- Les plats préparés (des plats déjà cuisinés, qu’ils soient frais, en conserve ou surgelés) ;
- La restauration (en particulier rapide) ;
- Les sandwichs et autres petits repas sur le pouce (pris à la boulangerie par exemple) ;
- La livraison à domicile ; etc.
D’un point de vue nutritionnel, les plats préparés sont ce qu’on appelle des aliments transformés.
Mais attention, car le niveau de transformation est également à prendre en compte. En effet, le prêt à manger et l’alimentation transformée sont des termes qui peuvent recouvrir aussi bien des carottes déjà râpées sous vide (et autres légumes pré-coupés) que des cordons bleus, pizzas, chips etc.
Dans les cas les plus extrêmes, on parle d’ultra-transformation.
Et ces aliments transformés sont devenus, en quelques décennies, le socle de notre alimentation.
Plats préparés : une part importante de notre alimentation, à notre insu…
Car la part des aliments transformés et ultra-transformés dans nos régimes alimentaires est en constante augmentation et atteint aujourd’hui un niveau inégalé.
Nous consommons en effet 31% de nos calories journalières sous forme d’aliments ultra-transformés, et 25% sous forme d’aliments transformés1.
Autrement dit, plus de la moitié de nos besoins sont comblés par des aliments industriels tout préparés.
Pourtant, fait « amusant », la plupart des Français semblent avoir une image toute autre de la réalité. Dans une enquête récente sur le sujet2 :
- 85% d’entre eux affirment souvent cuisiner entièrement leur repas avec des produits non transformés ;
- Et 74% disent ne jamais ou rarement cuisiner des plats préparés ou surgelés !
Nous avons donc une version fantasmée de notre alimentation dans laquelle nous pensons qu’assembler des éléments déjà préparés, c’est cuisiner.
Pourquoi et comment en sommes-nous arrivés là ?
Plus de plats préparés, moins de temps en cuisine
Comme nous l’avons déjà évoqué, les plats préparés nous font gagner un temps considérable en cuisine. Et les chiffres sont sans appel.
Selon des enquêtes de l’INSEE3 et du CREDOC4 (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie), le temps de préparation du repas est passé de :
- 71 minutes en moyenne en 1986
- à 53 minutes en 2010
- puis 27 minutes en 2019 (pour le repas du soir en semaine).
Bien sûr, de nombreux facteurs expliquent cette baisse de temps passé en cuisine, notamment le fait que les femmes travaillent de plus en plus5 ou même l’évolution des technologies culinaires.
Mais la majorité de cette baisse s’explique par le fait que nous privilégions le travail rémunéré au détriment de la cuisine et des autres tâches domestiques6.
Plat préparé : une révolution dans les ménages, mais à quel prix ?
En un sens, les plats préparés sont une vraie révolution dans les ménages et un vrai gain de temps, il faut bien le reconnaitre. Mais à quel prix ?
Car en fin de compte, quel serait le problème des plats préparés et autres aliments transformés ?
Ne faudrait-il pas se réjouir du temps gagné ?
Est-ce que cela ne participe pas à l’émancipation des femmes (qui seraient encore une grande majorité dans le couple à être en charge de la cuisine7) ?
Hélas, la consommation de ces produits semble se faire au détriment de notre santé.
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Quels sont les inconvénients des plats préparés ?
Plat préparé : aliments transformés et mortalité toutes causes confondues
Cela n’est plus une surprise, nous savons avec certitude aujourd’hui que les aliments ultra-transformés sont associés à toute sorte de risques sur la santé.
Dans les études épidémiologiques, la consommation d’aliments ultra-transformés est associée à plus de surpoids et d’obésité8, à l’hypertension9 (le premier facteur de risque modifiable de maladies cardiovasculaires10) et même à de nombreux cancers11.
A l’inverse, les personnes qui consomment le moins d’aliments transformés ont généralement une alimentation de bien meilleure qualité, notamment plus riche en protéines (un macronutriment essentiel sous-consommé) et en diversité alimentaire (en particulier d’aliments d’origine végétale), avec pour conséquence, des marqueurs du risque métabolique bien meilleurs12.
Et cela s’explique par plusieurs facteurs.
Les plats préparés nous font manger plus
Les plats transformés sont généralement conçus pour être particulièrement savoureux et facile à manger (c’est même l’un des premiers buts de l’industrie agroalimentaire). On appelle cette combinaison l’hyperpalabilité.
Les plats préparés sont d’ailleurs souvent plus riches en calories, car en plus de sels ou d’additifs, les industriels ont recours aux graisses qui sont d’excellents exhausteurs de goût.
Cette combinaison de saveurs, texture et calories rend la plupart des plats préparés impossible à restreindre et nous amène souvent à surconsommer des calories13, qui la plupart du temps, sont vides comme on va le voir.
Les plats préparés sont pauvres en nutriments essentiels
Une alimentation variée et équilibrée devrait suffire à combler nos apports nutritionnels, c’est la petite chanson qu’on entend fréquemment de la part des autorités de santé.
Pourtant dans la pratique, les nutriments essentiels sont relativement difficiles à obtenir et les études nous montrent à quel point nous sommes loin du compte.
Nous sommes en grande majorité déjà carencés en vitamines et minéraux14, nous mangeons trop peu de protéines par rapport à nos besoins réels15, 16 (qui eux-mêmes ont été sous-estimés17, 18), et nos apports en fibres sont très en dessous des recommandations19.
Or les études montrent justement que les plats industriels sont généralement plus pauvres en protéines, en fibres, et en vitamines A, C, D, E, zinc, potassium, phosphore, magnésium, et calcium20.
A l’inverse, ils sont (trop) riches en sucres ajoutés et en graisses saturées.
Augmenter notre part d’aliments transformés, à faible densité nutritionnelle, ne fera donc qu’accentuer ces carences.
Les plats préparés affaiblissent le lien social
Enfin, ce dernier inconvénient ne relève pas de la nutrition, mais il n’en est pas moins à considérer.
Comme nous l’avons vu, les plats préparés sont l’un des moyens (avec la restauration à domicile et d’autres) de gagner du temps pour s’alimenter.
Et si cela peut être un gain de temps appréciable, il n’en demeure pas moins que cela se fait au détriment d’un élément essentiel de notre culture (surtout française) : la cuisine !
Or la cuisine est un élément social fondamental.
Déjà, parce qu’elle fédère, autour de bons repas familiaux (auxquels la France est heureusement encore attachée6), et entretient le tissu social quel que soit le contexte.
La cuisine relève également de certaines valeurs humanistes essentielles comme l’accueil, la considération de l’autre, et l’altruisme puisque l’on cuisine avant tout pour faire plaisir.
Le regretté Joël Robuchon disait à ce titre :
On ne peut pas faire de cuisine si l’on n’aime pas les gens.
Le grand Chef américain Thomas Keller tient une devise similaire de son mentor, le chef Roland Henin :
Il y a une raison pour laquelle les cuisiniers cuisinent, et cette raison, c’est de prendre soin des gens.
Nota : Le verbe « to nurture » utilisé dans la citation originale en anglais signifie aussi bien « prendre soin » que « nourrir », ce qui rend cette maxime d’autant plus forte.
Enfin, la cuisine est aussi un héritage culturel, parfois même le seul lien qu’il nous reste avec des origines lointaines.
La cuisine devient alors un outil de transmission entre générations, un moyen de nous reconnecter à l’histoire familiale.
Malheureusement aujourd’hui près de 70% des 18-25 ans déclarent avoir appris seul la cuisine21.
Les plats préparés recouvrent un ensemble d’aliments dont la qualité nutritionnelle et le degré de transformation peuvent grandement varier d’un aliment à l’autre. Il ne s’agit donc pas de tous les mettre dans le même panier, ni de les diaboliser de manière systématique, car ils ont malgré tout certains avantages et peuvent dépanner à l’occasion quand le temps manque.
Néanmoins, il nous semble important de porter une attention particulière à ces préparations industrielles.
D’abord parce qu’elles ont tendance à être assez caloriques, peu nutritives, et peuvent nous amener à surconsommer des calories vides (avec tous les effets délétères sur la santé liés au surpoids). Cela est généralement d’autant plus vrai que le degré de transformation est élevé.
Il convient donc de bien choisir ses plats préparés, notamment en optant pour les aliments les moins transformés possibles, et en s’appuyant à l’occasion sur le Nutri-Score pour en évaluer la qualité nutritionnelle.
Il est important dans tous les cas de replacer l’apport de ces plats dans le cadre d’une alimentation variée et équilibrée, en faisant notamment attention à consommer suffisamment de protéines, de végétaux et de fibres, et à conserver un poids sain, ce qui s’avère beaucoup plus facile en cuisinant soi-même ses plats à partir d’aliments bruts.
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FAQ : Plats préparés et santé
Les plats préparés sont-ils bons pour la santé ?
Il est difficile d’évaluer l’impact des plats préparés seuls, en dehors du contexte plus global de l’alimentation. Une alimentation essentiellement constituée de plats préparés pourra présenter de nombreux inconvénients, mais des plats préparés soigneusement choisis, au sein d’une alimentation variée et équilibrée, n’est pas de nature à poser particulièrement de problèmes.
Quels sont les inconvénients des plats préparés ?
Les plats préparés recouvrent une variété d’aliments qui n’ont pas nécessairement les mêmes effets sur la santé. Néanmoins dans l’ensemble, ces plats, et en particulier les aliments ultra-transformés, ont tendance à être riche en calories, pauvres en nutriments, et nous amènent à surconsommer des calories vides (de part une combinaison de saveurs et de textures particulières).
Nous cumulons alors les effets négatifs du surpoids avec ceux de carences en nutriments essentiels (protéines, fibres, vitamines et minéraux et acides gras essentiels principalement).
Pourquoi faut-il éviter ou limiter la consommation de plats préparés ?
Les études semblent indiquer que ceux qui consomment le plus de plats préparés (en particulier d’aliments ultra-transformés) ont une alimentation généralement déficitaire en de nombreux nutriments essentiels et consomment trop de calories.
A l’inverse, ceux qui en consomment le moins ont, en comparaison, une alimentation plus riche en protéine, en végétaux, et présentent des marqueurs de risque métabolique bien meilleurs.
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