
Dans une société où l’on court sans cesse après le temps, les plats préparés semblent une aubaine pour beaucoup. Mais en dehors de leur aspect pratique, ces produits qui ont envahi les étalages de nos supermarchés présentent-ils un quelconque intérêt ? (nutritionnel par exemple ?)
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Nous vivons dans une société du “toujours plus vite” et de la satisfaction immédiate. En somme, une société du “tout, tout de suite”, où nous finissons par croire que tout nous est dû et ne supportons plus la première des contraintes : l’attente.
Cette société de la facilité et de la rapidité a donné naissance à celle du prêt-à-manger. Finies les longues heures d’attente à faire les courses pour choisir péniblement ses ingrédients dans les rayons des supermarchés, finis les casse-têtes à se demander ce qu’on va manger le soir, finie l’angoisse de la préparation culinaire… On sort du congélateur un plat tout fait, quelques minutes au micro-ondes, et le tour est joué, c’est prêt !
La version un peu plus élaborée de ce schéma s’apparente à la cuisine d’assemblage : on ouvre une salade de carottes râpées toute faite, on réchauffe un cordon bleu industriel à la poêle, une portion de pâtes avec une sauce tomate en boîte, et l’on se dit qu’on n’est pas si mal…
Isabelle Saporta, ancienne assistante de Jean-Pierre Coffe et auteur de “Ne mâchons pas nos maux” et du “Livre noir de l’agriculture”, dénonce la génération “boulot-surgelé-dodo” :
Ma génération ne sait plus cuisiner. Elle ne raisonne plus en termes de repas, mais de remplissage : on bourre son frigo d'aliments longue conservation sous cellophane et de plats tout prêts.
Ainsi aujourd’hui, on n’a plus le temps de cuisiner, et en réalité, on ne sait plus vraiment le faire. On se laisse tenter par le tout fait, ou dans une moindre mesure, on pratique une cuisine d’assemblage plus ou moins élaborée.
Pourtant, malgré leur attrait apparent, ces produits tout faits présentent des désavantages majeurs…
Les plats préparés sont moins bons pour la santé
Ils contiennent trop d’additifs
Qu’il s’agisse de plats préparés ou de produits transformés, plus un aliment a été transformé, plus il est susceptible de nuire à notre santé.
En premier lieu, car il y a de fortes chances que vous avaliez quantité d’additifs, dont une grande partie est assez douteuse : édulcorants, conservateurs, colorants, exhausteurs de goûts, etc.
En tête de file de ces éléments douteux, le fameux glutamate monosodique, un exhausteur de goût très controversé aux effets potentiellement neurotoxiques (en particulier chez les enfants), que les industriels ne se privent pourtant pas de rajouter abondamment dans leurs plats préparés et autres produits alimentaires. Officiellement, afin de diminuer la quantité de sel ; officieusement, car il aurait la capacité de rendre accroc, et expliquerait ce côté de “reviens-y” qu’ont certains paquets de chips par exemple.
Si ces additifs sont supposés être testés afin de valider leur innocuité, cela est fait de manière isolée. Or, dans cette soupe chimique, il y a un effet cocktail, qui a été démontré notamment lors d’une étude menée par le Professeur Vyvyan Howard, toxicologue à l’Université de Liverpool.
En testant des combinaisons de glutamate et de colorants communs qui se retrouvent dans les collations des enfants, il s’est aperçu que la toxicité des éléments isolés pouvait être multipliée par 7 lorsqu’ils étaient combinés.
Et cette étude n’était menée qu’avec des combinaisons de deux éléments, alors qu’en est-il lorsqu’il y en a le double, le triple, ou même davantage parfois ?…
La transformation affecte l’index glycémique
Lorsqu’un aliment est transformé, il est potentiellement dénaturé au point d’en modifier totalement l’impact sur notre organisme.
Prenons l’exemple du riz, un féculent tout à fait honorable à la base.
Lorsque celui-ci est transformé en riz soufflé, par exemple dans les céréales pour enfants ou les galettes de régime, son index glycémique (IG) explose, et notre production d’insuline aussi, avec tous les effets délétères sur la santé que l’on connaît aujourd’hui.
Ils contiennent trop d’oméga-6
Lorsque les graisses ne sont pas hydrogénées, elles sont souvent très déséquilibrées en oméga-6 par rapport aux oméga-3.
En effet, en France, l’huile de tournesol, de par son faible coût, reste la plus utilisée dans les plats préparés et autres préparations culinaires : sauces tomate, conserves, salades, ratatouille, sardines en boîte, etc.
Or cette huile est très riche en oméga-6, un acide gras pro-inflammatoire lorsqu’il se retrouve en excès dans l’organisme, comme c’est le cas dans nos sociétés occidentales.
L’huile d’olive au contraire, est certainement l’une des meilleures huiles à incorporer dans les préparations.
Malheureusement, la plupart du temps son prix la rend accessible uniquement dans des produits hauts de gamme, et bien trop souvent, une “ratatouille à l’huile d’olive” ne contiendra qu’une quantité infime d’huile d’olive, loin derrière l’huile de tournesol !
Ils contiennent des acides gras trans
La transformation industrielle peut également créer des molécules très nocives. C’est le cas des acides gras trans industriels, qui se forment lors d’un processus appelé hydrogénation partielle, et qui fut très utilisé afin de solidifier les graisses liquides. Ce procédé présente en effet l’avantage de rendre les graisses plus faciles à utiliser dans les préparations, et augmente la durée de conservation des produits.
Présents entre autres dans les viennoiseries, pizzas, chips et autres, ces acides gras trans industriels (à ne pas confondre avec les acides gras trans naturels des produits laitiers par exemple), forment des composés extrêmement dangereux pour la santé cardiovasculaire.
Ils sont d’ailleurs à l’origine l’une des causes de la mauvaise réputation de l’huile de palme (souvent utilisée à cette fin) et des premières margarines.
Le Danemark a interdit leur utilisation depuis 2003, les Etats-Unis vont également l’interdire prochainement (ce qui devrait, selon certaines estimations, éviter environ 20 000 crises cardiaques et 7 000 décès chaque année), et l’OMS milite pour leur interdiction mondiale, ce qui sera débattu lors de la prochaine Assemblée Nationale du “Plan d’action pour la mise en œuvre de la Stratégie européenne contre les maladies non transmissibles (prévention et lutte)”, en mai 2014. En France, ils sont autorisés mais réglementés.
Les plats préparés sont plus caloriques
Outre le sel ou les additifs, les produits industriels sont souvent riches en graisses, car la graisse est également un excellent exhausteur de goût. Ces graisses, comme nous l’avons vu, sont souvent de mauvaise qualité, mais même lorsqu’elles ne le sont pas, elles alourdissent souvent la note calorique inutilement.
Ainsi, une viande hachée d’une préparation industrielle peut être 2 à 3 fois plus grasse que celle achetée chez le boucher. S’il est inutile et contre-productif de se ruer vers les produits allégés, il est dommage de payer pour des produits bien trop caloriques pour ce qu’ils nous apportent en nutriments, sans compter que les portions proposées sont souvent plus grandes que nos besoins.
Le sucre est également un élément très utilisé, souvent pour masquer le goût du sel, qu’on retrouve même dans les boissons sucrées afin d’augmenter la soif et l’envie de boire.
Les plats préparés sont moins nutritifs
Les plats préparés et autres produits industriels perdent souvent tout l’intérêt nutritionnel de leurs homologues faits maison. Pour reprendre l’exemple du fameux bouillon cube, celui-ci n’est qu’un “condiment” qui sert à donner du goût aux préparations, souvent au prix d’une longue liste d’additifs alimentaires… Alors que le bouillon fait maison est une véritable cure de jouvence aux nombreux intérêts nutritionnels !
- De même, une soupe en brique sera souvent trop riche en eau par rapport à une soupe maison, et contiendra la plupart du temps une majorité de légumes peu intéressants ;
- Un jus multivitamines sera trop pauvre en fibres ;
- Un smoothie aux fruits rouges se réduira essentiellement à un jus de pomme avec de la banane mixée ;
- Une mousse au chocolat noir aura en majorité du lait, de la crème et du sucre (alors que faite maison, elle ne contiendra que du chocolat noir et des oeufs) ;
- Et votre pâte à tartiner au chocolat et aux noisettes sera en réalité un mélange d’huile et de sucre en majorité.
Les plats préparés sont plus chers
Un autre argument de poids : tout produit préparé coûte bien plus cher que son homologue fait maison, et ce même lorsqu’il s’agit de produits “low cost”.
Ainsi, une sauce tomate cuisinée peut coûter jusqu’à 5 euros le pot, alors qu’il est si simple, bien plus savoureux et sans comparaison nutritive, d’en préparer une soi-même à base de quelques tomates, oignons, ail, huile d’olive, origan, etc.
De la même manière, une salade de carottes râpées peut couter jusqu’à 15 euros le kilo, contre 1,5 euros le kilo de carottes. Les crêpes toutes faites coûtent jusqu’à 2 fois plus chères que la version faite maison.
Et puis… sait-on vraiment ce qu’il y a dedans ?
Lorsque vous achetez vos ingrédients bruts, vous savez ce que vous achetez, et vous ne risquez pas de vous retrouver avec du cheval à la place du boeuf (!), ni avec une préparation à base de minerai (i.e. mélange de chutes de viande telles que les graisses, les cartilages et les muscles) dans un hachis parmentier industriel.
D’ailleurs, les crises récentes démontrent malheureusement que même les industriels de bonne foi ne peuvent garantir à 100% que vous consommerez toujours ce qu’il est indiqué sur le paquet…
Plus dangereux, moins nutritifs, trop chers, incertains… Cela peut sembler beaucoup, et pourtant le côté pratique des plats préparés l’emporte aujourd’hui largement sur l’aspect santé auprès de la grande majorité des consommateurs.
Heureusement, nous vivons dans un pays qui tient en haute estime la gastronomie. En témoigne cet engouement pour les émissions culinaires qui envahissent le petit écran. On ne peut pas non plus fermer les yeux sur l’attrait nouveau vers les bons produits, locaux, bios… C’est bien la preuve que nous sommes conscients de cette dérive, et tentons de la compenser tant bien que mal. Malheureusement, le “voyeurisme” de ce genre nouveau de télé-réalité a remplacé l’attrait pour les émissions pédagogiques d’il y a quelques années, où de grands chefs (comme Joël Robuchon dans “Bon appétit bien sûr”) nous apprenaient vraiment à cuisiner.
Alors oui, cuisiner prend nécessairement plus de temps, et peut paraître difficile pour certains. Mais il faut garder à l’esprit qu’avec un peu de pratique et d’organisation, cela est loin d’être si compliqué ! Une manière de faire est aussi par exemple de cuisiner de grosses quantités le week-end, et de congeler le tout en petites portions pour les semaines à venir.
Apprendre à cuisiner, c’est aussi redonner priorité aux choses essentielles que l’on ne sait plus faire, comme cultiver la terre, bricoler, coudre, réparer, fabriquer… C’est en quelques sortes redonner du temps au temps, échapper aux lois impitoyables de notre société moderne, se réapproprier des valeurs essentielles et humanistes, et reprendre le contrôle de sa vie.
Pour finir, malgré ce tableau un peu noir des plats préparés, il faut bien avouer que leur qualité n’a cessé d’augmenter ces dernières années, et qu’il devient possible de trouver des produits tout à fait honorables. A savoir donc pour les (réelles) fois où vous n’auriez pas trouvé le temps…
Mais pour cela, il faut impérativement apprendre à lire et décrypter les étiquettes ! 😉
Le saviez-vous ? Nutriting, ça n’est pas que des articles au top… C’est aussi des compléments alimentaires à la pointe, et Made in France !
On n’écrit pas nos articles dans le but de vous vendre des produits, mais tellement de lecteurs passent à côté qu’on a décidé de les mettre davantage en avant, pour ceux que ça intéresse. Et puis, on ne peut quand même pas nous reprocher de proposer des produits au top ! 😉