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Le sucre est-il mauvais pour la santé ?
Le sucre fait clairement partie des sujets qui font débat en nutrition. Pour certains, le sucre est un poison qu’il faudrait absolument bannir. Pourtant, au sein de l’organisme, il constitue l’une de nos principales sources d’énergie. Alors au final, le sucre est-il mauvais pour la santé ou non ?
Par Patrick, Co-fondateur de nutriting et expert en nutrition
Publié le 14 octobre 2023, mis à jour le 7 novembre 2023
Le sucre : poison pour notre corps ?
Le sucre est-il addictif ?
Sucre et cocaïne
Un des arguments les plus entendus contre la consommation de sucre est celui selon lequel le sucre serait une drogue, « plus addictive que la cocaïne » peut-on souvent lire. En cause notamment, une meta-analyse sortie en 20181 qui conclut que :
Tant chez l’animal que chez l’homme, les données disponibles dans la littérature montrent des parallèles et des chevauchements importants entre les drogues habituelles et le sucre, du point de vue de la neurochimie cérébrale et du comportement.
Mais la comparaison avec la cocaïne en particulier provient plus spécifiquement d’études faites sur les animaux, chez le rongeur en particulier, qui semble préférer le sucre à la cocaïne.
Est-ce une raison suffisante pour conclure que le sucre est une drogue plus puissante ? Et qu’en est-il chez l’homme ?
Les effets du sucre sur le cerveau
Dans notre cerveau, la consommation de sucre active les circuits de récompense, qui vont aboutir à la libération de dopamine, un neurotransmetteur qui façonne nos comportements en nous incitant à réitérer certaines actions. Selon une étude de 2010, cela se ferait même en activant les récepteurs des opiacés2.
Cependant, le sucre n’est pas le seul aliment à avoir cet effet. Les graisses ont aussi la capacité à stimuler notre circuit de récompense, et cela se fait à la fois via des récepteurs au niveau de la bouche, mais également de l’intestin3.
D’ailleurs, les études indiquent que le sucre élève moins la dopamine4 que les graisses5, et les graisses moins qu’un mélange graisse-sucre6.
Et pour cause, d’une manière générale ce sont les aliments dits « hyper-palatables » (ou hyper-appétents), c’est-à-dire dont le goût et la texture ont été travaillés pour nous apporter le plus de plaisir, qui élèvent la dopamine7.
Le sucre peut-il rendre accroc ?
L’addiction est un processus complexe qui répond à des définitions très strictes. Il comporte notamment 4 composantes que sont :
- La frénésie boulimique ;
- Le sevrage ;
- L’état de manque ;
- Et la sensibilisation croisée (lorsqu’une drogue induit une modification des mécanismes de réponse à une drogue tierce).
Si ces comportements sont effectivement notés chez les animaux (le rat en particulier), concernant le sucre8, il n’existe pas d’étude sur l’homme qui puisse en attester. Par ailleurs, les chercheurs qui se sont penchés sur le sujet ont noté que ces comportements, qui peuvent être assimilés à une certaine forme d’addiction chez les rats, étaient semblables à ceux de certaines personnes souffrant d’hyperphagie boulimique ou de boulimie.
Les chercheurs concluent d’ailleurs en questionnant la pertinence de parler de « dépendance alimentaire » chez l’homme, une question « à la fois scientifique et sociétale » qui, selon eux « n’a pas encore trouvé de réponse ».
Le sucre, responsable mais pas coupable ?
Malgré toutes ces études, une revue de la littérature parue dans le European Journal of Nutrition intitulé « L’addiction au sucre : l’état de la science » questionne la validité de cette addiction9. Les chercheurs précisent :
Nous avons trouvé peu de preuves de l’addiction au sucre chez l’homme, et les résultats de la littérature animale suggèrent que les comportements similaires à l’addiction, tels que la frénésie boulimique, ne se produisent que dans le contexte d’un accès intermittent au sucre. Ces comportements sont probablement dus à l’accès intermittent à des aliments sucrés ou hyper-appétents, et non aux effets neurochimiques du sucre.
Il semble néanmoins exister un lien entre certains troubles alimentaires et une certaine dépendance au sucre, bien qu’il soit impossible à l’heure actuelle de savoir dans quel sens se fait la relation : les personnes souffrant de troubles du comportement alimentaires sont-ils plus vulnérables aux effets « addictifs » du sucre et des aliments hyper-palatables, ou est-ce cette hyper-sensibilité qui conduit à des troubles du comportement alimentaire ?
En tout état de cause, il faut noter que l’addiction au sucre n’est pas reconnue actuellement comme un trouble clinique dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), qui est utilisé par les professionnels de la santé mentale pour diagnostiquer les troubles.
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Le sucre favorise-t-il l’obésité ?
Un autre argument voudrait que le sucre contribue à l’obésité. Est-ce le cas ?
Sucre et apport calorique
Les aliments riches en sucres ajoutés sont souvent riches en calories mais pauvres en nutriments essentiels : on parle d’aliments à faible densité nutritionnelle.
Lorsqu’ils sont consommés en grande quantité, ces aliments peuvent entraîner un apport calorique trop élevé (sans par ailleurs fournir les nutriments nécessaires à une alimentation équilibrée), ce qui peut favoriser la prise de poids et l’obésité.
Il existe plusieurs raisons pour lesquelles nous pourrions être amenés à surconsommer.
Sucre et calories liquides
Les sodas, jus de fruits, etc. ont longtemps été l’objet de controverses. D’un côté, ils sont associés à de la prise de poids dans de nombreuses études épidémiologiques10, 11, mais de l’autre, les chercheurs alertent sur le fait que ce type d’étude ne permet pas de conclure sur la causalité d’un facteur12.
Est-ce que les sodas et jus de fruits nous font consommer plus de calories ? Certaines études semblent indiquer que c’est effectivement le cas113, que nous sommes capables de compenser une boisson sucrée en mangeant moins durant les repas, mais pas de manière parfaite, ce qui fait que nous gagnons malgré tout du poids.
Une des explications tient dans le fait que ces aliments sont consommés rapidement14, ce qui fait que l’organisme n’a pas le temps de mettre en place les processus de régulation de l’appétit.
Dans le doute donc, il est préférable de réduire les sodas sucrés au maximum (et de préférer leurs alternatives édulcorées), et de consommer un jus de fruit le matin quand on ne peut pas consommer de fruits entiers.
Sucre et réduction de la satiété
Dans la même veine que les calories liquides, les aliments riches en sucres ajoutés ont souvent une densité nutritionnelle plus élevée que la moyenne, sont souvent pauvres en fibres et en protéines, qui sont des éléments qui favorisent la satiété.
De plus, ils entrent souvent dans la composition de ces fameux aliments hyper-palatables, qui sont conçus pour nous apporter plus de plaisir alimentaire, et qui présentent des calories ingurgitées rapidement, un autre facteur qui a tendance à nous faire consommer trop de calories15, à l’instar des calories liquides.
Par conséquent, ces aliments peuvent être consommés en grande quantité sans produire une sensation de satiété, ce qui peut conduire à une surconsommation de calories et contribuer à l’obésité.
Obésité et sucre : un poison isolé?
Il est important de rappeler néanmoins que, contrairement à une sur-simplification réductrice du problème, le sucre ne peut aucunement être seul responsable de la progression de l’obésité dans le monde. Dans les méta-analyses d’études randomisées, il n’est d’ailleurs pas directement lié à cette maladie16.
L’obésité est une maladie complexe et multifactorielle qui peut être influencée par de nombreux facteurs, les facteurs génétiques et environnementaux17 en premier lieu, mais qui est également liée à la grande disponibilité d’aliments hypercaloriques hyper-palatables que nous consommons de plus en plus facilement et de plus en plus rapidement.
Ces aliments sont souvent des combinaisons d’ingrédients gras et sucrés (comme la pâte à tartiner), ou gras et salés (comme les chips), le tout avec une texture très plaisante (soit très molle, ou au contraire très croustillante) qui nous entraine à en surconsommer.
Le sucre n’est donc qu’une toute petite partie de l’équation là-dedans.
La consommation excessive de sucre ajouté est l’un des facteurs qui peut contribuer à la prise de poids, mais il est essentiel de prendre en compte l’ensemble du régime alimentaire et du mode de vie pour maintenir un poids santé, et se rappeler que l’obésité est une maladie beaucoup plus complexe et multifactorielle qui ne saurait se réduire à un seul aliment ou ingrédient.
Une petite pause ?
Et oui, on sait que cet article est un peu long et compliqué. Alors on se fait une petite pause shopping bien méritée ! Si vous ne connaissez pas encore tous les merveilleux produits qu’on propose, profitez de quelques minutes pour faire un peu de lèche-vitrine 😉
Le sucre favorise-t-il le diabète de type 2 ?
La consommation de sucre fatiguerait le pancréas
Le diabète de type 2 survient lorsque l’organisme n’est plus en mesure de réguler efficacement le taux de sucre dans le sang.
Cela se produit notamment lorsque les cellules deviennent résistantes à l’insuline produite par le pancréas (l’insuline étant l’hormone responsable du stockage du sucre en excès dans le sang) et/ou que ce dernier n’en produit pas assez.
Une des théories voudrait que ce soit la consommation de sucre ajouté qui finisse à force par fatiguer le pancréas, ou par rendre les cellules résistantes à l’insuline. Mais est-ce le cas ?
Lien entre sucre et diabète de type 2
Dans la littérature scientifique, on trouve bien une association entre consommation de boissons sucrées et prévalence du diabète de type 218. Bien qu’issu d’études observationnelles, ce lien semble perdurer même après avoir pris en compte le total calorique, le poids, la consommation d’alcool et l’exercice physique19.
De nombreuses hypothèses ont donc été avancées afin de tenter d’expliquer ce lien.
Certains chercheurs pensent que le fructose notamment puisse induire une stéatose hépatique (un foie gras), qui à terme conduirait à une résistance à l’insuline20.
Diabète de type 2 : et si les facteurs de risques étaient toujours les mêmes ?
Pourtant, quand on se tourne vers des études plus robustes, type études cliniques ou méta-analyses, l’association avec le sucre semble disparaitre.
L’une des plus grandes méta-analyses sur les effets du fructose21 conclut :
A calories égales, les sucres contenant du fructose ne semblent pas provoquer de prise de poids par rapport à d’autres formes de macronutriments, notamment les glucides complexes, les graisses et les protéines, et à faible dose, le fructose pourrait même être bénéfique. Les effets négatifs remarqués dans les études de cohortes sont probablement dus à une colinéarité avec un mode de vie malsain.
Une autre méta-analyse incluant des études randomisées22 portant cette fois spécifiquement sur le lien entre sucre et diabète résume :
Nous concluons que les sucres ajoutés dans l’alimentation, lorsqu’ils sont consommés dans la fourchette normale de consommation humaine ou substitués de manière isoénergétique à d’autres glucides, ne semblent pas entraîner un risque unique d’obésité, de diabète ou de maladie cardiovasculaire.
Et sans surprise, une dernière méta-analyse qui s’est consacrée exclusivement au lien entre consommation de sucre, résistance à l’insuline, et diabète23 arrive au même résultat :
Les effets les plus marqués sont observés lorsqu’un apport élevé en sucres est accompagné d’un apport énergétique excessif.
Au final, les facteurs principaux de risque du diabète de type 2 restent classiques :
- Le surpoids ;
- L’âge ;
- Les prédispositions génétiques ;
- Et la sédentarité.
La résistance à l’insuline, dans la littérature scientifique, n’est pas le fait d’un macronutriment comme le sucre ou les glucides (qui sont souvent vilipendés pour cette raison), mais plutôt le fait d’un excès de graisses viscérales, quelles que soient les sources de ces excès caloriques.
Le sucre, lorsqu’il est consommé en excès, peut favoriser de fait le diabète de type 2 par le biais d’une prise de poids excessive, mais il n’a pas d’effet maléfique en soi.
Le sucre est-il inflammatoire ?
Là encore, les données de la littérature scientifique peuvent sembler contradictoires. De nombreuses études rapportent des associations entre une consommation élevée de sucre (en particulier de fructose), et une élévation de l’inflammation (par les mêmes mécanismes qu’explicités précédemment).
Pourtant, là encore, les méta-analyses d’études randomisées donnent une autre version.
La plus récente et conséquente méta-analyse sur le sujet24 conclut que, plus que le taux de sucre, c’est l’aliment lui-même qui est prépondérant dans la réponse inflammatoire. Aucun des aliments contenant du fructose n’élevait les marqueurs de l’inflammation (et dans de nombreux cas, ils avaient même tendance à les baisser), mais les chercheurs notent toutefois une exception pour les diètes mixtes comprenant des sodas sucrés.
Une précédente méta-analyse avait déjà conclut qu’il n’existait aucune différance dans la réponse inflammatoire entre les différents types de sucres25.
Encore une fois donc, en dehors d’un excès calorique (qui est pro-inflammatoire quelque soit la source de la calorie), qui dans le cas du sucre, aurait tendance à survenir plus facilement avec une alimentation riche en sodas sucrés, le sucre ne semble pas, seul, être inflammatoire dans le cadre d’une consommation raisonnable.
Le sucre provoque-t-il des maladies du foie ?
Là encore, les études cliniques viennent préciser un lien qui apparaissait dans les études d’observation, et où le principal coupable serait le fructose.
La raison est simple : le fructose est un sucre pas comme les autres, il ne peut être métabolisé de la même manière que les autres sucres communs, et doit impérativement être traité par le foie.
Et de fait, dans de nombreuses études d’observation, une association est faite entre gros consommateurs de sucre (encore une fois, surtout sous forme de boissons sucrées26), et stéatose hépatique, une maladie du foie caractérisée par une accumulation excessive de graisse dans le foie.
Dans le cas du sucre, on parle de stéatose hépatique non alcoolique, puisque la stéatose hépatique « classique » est provoquée du fait d’une trop grande consommation d’alcool (l’éthanol aussi devant être métabolisé par le foie).
Mais là encore, le sucre ne semble être qu’une variable de confusion parmi d’autres, c’est-à-dire que les grands consommateurs de sucres ajoutés cumulent de nombreuses habitudes de l’hygiène de vie (tabagisme, sédentarité, surpoids, alimentation déséquilibrée, etc.) qui prédisposent à de nombreuses maladies.
Une première méta-analyse de 201427 sur le lien entre divers sucre et santé hépatique conclut :
L’association apparente entre les indices de santé du foie et l’apport de fructose ou de saccharose semble être confondue avec un apport énergétique excessif.
Le sucre est-il acidifiant ?
Sucre et régime alcalin
Enfin, un des derniers arguments anti-sucre que l’on peut entendre, est le fait que le sucre soit « acidifiant ». Ce terme fait référence à une théorie qui a donné lieu au « régime alcalin », selon lequel il serait préférable pour l’organisme de maintenir un environnement légèrement basique, pour différentes raisons.
Parmi ces raisons, on invoque le fait qu’un environnement acide provoquerait une décalcification des os (un argument longtemps brandit par les « anti-laits »), ou que de de nombreuses maladies comme le cancer proliférerait en milieu acide.
En réalité, les études montrent qu’il n’existe aucun lien entre une consommation acidifiante et la santé des os28. Concernant le cancer, il n’existe pour l’heure, aucune donnée scientifique qui permettrait confirmer un quelconque intérêt d’une diète alcaline29.
Et pour cause, le pH (mesure de l’acidité) du corps humain est incroyablement régulé, de sorte qu’une toute petite variation est immédiatement compensée par des systèmes tampons perfectionnés.
Au final donc, l’alimentation ne semble changer que le pH de nos urines, mais pas de notre organisme30.
Sucre et indice PRAL
Cette théorie a également donné naissance à l’indice PRAL, un indice très controversé qui évalue le caractère acidifiant ou alcalinisant d’un aliment. Selon cet indice, de nombreux aliments sucrés sont acidifiants, ce qui inciterait les adeptes d’un tel régime à éviter le sucre.
La réalité scientifique des bénéfices d’un quelconque régime alcalin n’existe pas à ce jour, néanmoins, ce régime promeut une forte consommation de fruits et légumes (alcalinisant), ce qui est évidemment conseillé !
Dans tous les cas, l’indice PRAL du sucre est neutre, et ce sont surtout les aliments qui en contiennent (gâteaux, viennoiseries, biscuits industriels, etc.) qui seraient acidifiants, bien que cela ne serait pas dû au sucre qu’ils contiennent mais au reste des ingrédients.
Quelque soit votre avis sur la question donc, il n’y a rien à craindre du sucre en tant que tel sur cette question.
Peut-on continuer à consommer du sucre ?
Sucre et glucose : indispensable à nos besoins énergétiques
Le glucose est la première source d’énergie dans le corps. Notre cerveau par exemple fonctionne sous glucose : il en a même besoin en moyenne de 120 g par jour !
De fait, tous les aliments riches en glucides que nous consommons (pain, pâtes, riz, pomme de terre, légumineuses, etc.) sont métabolisé en sucres simples dans l’organisme afin de fournir de l’énergie à toutes nos cellules.
D’ailleurs, en cas de besoin et en ultime recours, le corps ira puiser dans les protéines alimentaires, ou même les protéines de nos muscles et organes pour les convertir en sucre : c’est la néoglucogenèse.
Si le sucre était un poison, cela voudrait dire que nous fabriquons nous-mêmes du poison qui circule en permanence dans notre corps…
Consommer du sucre : une question de dose et de contexte
Ce n’est pas parce que le corps peut se passer de sucre alimentaire que le sucre est nocif. Le corps n’a pas besoin d’ingérer de cholestérol via l’alimentation, pourtant le cholestérol est lui-même vital. On peut prendre le même exemple avec tous les nutriments semi-essentiels.
A l’inverse, ce n’est pas parce que le glucose est la principale source d’énergie pour le corps qu’il faut en consommer sous cette forme. Une consommation suffisamment variée, avec un minimum de féculents, apportera la matière brute nécessaire à l’organisme pour y extraire tout le glucose dont il a besoin.
Le sucre n’est donc pas un poison, mais pas non plus un aliment à consommer tel quel. C’est un aliment plaisir avant tout, et les aliments qui en contiennent sont souvent peu intéressants d’un point de vue santé : hypercaloriques, hyper-palatables, et pauvres en nutriments. Ils sont donc à consommer avec modération.
Le sucre ne pose donc aucun problème en soi, mais encore une fois, ce qui pose problème, ce sont les doses et les circonstances (par exemple un athlète aura une bien plus grande tolérance aux « méfaits » du sucre qu’une personne sédentaire, et dans le cadre d’une pratique sportive, l’apport de sucres simples est même bénéfique), comme finalement pratiquement tout en nutrition.
Il faut donc faire attention à ces étiquettes. Manger sainement, varié, principalement avec des aliments non transformés, et savoir se faire plaisir de temps en temps. Car la frustration est certainement plus nocive pour la santé qu’un petit excès occasionnel. C’est en tout cas notre positionnement !
Un granola moins sucré ?
Oui oui, c’est possible ! Pour toaster les flocons d’avoine de nos granolas, on utilise du sirop d’érable qui est un sucre non raffiné 100% naturel. On le distille raisonnablement, et on obtient un granola bien moins sucré que la moyenne, mais beaucoup trop bon.
Quelle dose de sucre par jour peut-on consommer ?
Les autorités de santé ne sont pas d’accord sur les quantités maximales de sucre conseillées dans l’alimentation. La plus sévère de toutes étant l’OMS31, qui préconise un maximum de 5% de nos apports énergétiques quotidiens sous forme de sucres ajoutés (qui ne prennent donc pas en compte le sucre naturellement présent dans les fruits ou les produits laitiers), c’est-à-dire l’équivalent de 25 g en moyenne.
Il faut cependant noter que ces recommandations sont faites sur la base de preuves « faibles à modérées », ce que reconnait l’OMS dans son rapport, et ce qui est également critiqué par une méta-analyse sur le sujet32.
A l’autre extrémité du spectre des recommandations officielles, la National Academy of Medecine (anciennement Institute of Medicine) recommande, elle, un maximum de 25% de nos apports énergétiques quotidiens sous forme de sucre ajoutés33, ce qui représente environ 125 g en moyenne.
Entre ces deux « extrêmes », une impressionnante méta-analyse sur la relation dose-effet du sucre sur le risque cardiovasculaire34 conseille un maximum de 13% de nos apports quotidiens sous forme de sucre, soit environ 65 g.
Cette dernière recommandation nous semble donc la plus raisonnable, sachant encore une fois que tout cela est à individualiser en fonction de multitudes de paramètres de l’hygiène de vie et du reste de l’alimentation.
Comment consommer du sucre de façon équilibrée?
Eviter les boissons sucrées
Les boissons sucrées telles que les sodas, les jus de fruits et les boissons énergisantes peuvent contenir de grandes quantités de sucre ajouté.
Cela peut nous emmener à consommer une grande quantité de calories (en particulier du fait de la rapidité d’ingurgitation), ce qui à terme, est un facteur de risque de surpoids, mais également sur les marqueurs du risque métabolique et cardiovasculaire35.
Il est préférable de limiter la consommation de ces boissons et d’opter pour des alternatives plus saines, ou des alternatives aux édulcorants. N’oubliez pas dans tous les cas que l’eau doit représenter la grande majorité de vos apports liquides.
Bien lire les étiquettes alimentaires
Les aliments transformés peuvent contenir des quantités élevées de sucre ajouté, même ceux qui ne sont pas considérés comme sucrés. Il est important de lire attentivement les étiquettes alimentaires pour repérer les différents types de sucre utilisés dans les aliments et pour prendre conscience de la quantité totale de sucre présente.
Soyez attentif(ve) aux noms tels que sirop de maïs à haute teneur en fructose, dextrose, saccharose, glucose, sirop de riz brun et d’autres formes de sucre. Elles sont toutes équivalentes en termes d’effet sur la santé, mais elles comptent toutes dans votre total de sucres ajoutés quotidiens.
Ne pas se concentrer uniquement sur la quantité de sucre
Il est important de prendre en compte la qualité globale de l’aliment, et non seulement la quantité de sucre qu’ils contiennent. On l’a vu, les fruits sont globalement riches en sucres, pourtant ils sont considérés bons pour la santé et leur consommation est encouragée.
Regardez ce que vous apporte l’aliment en plus des sucres qu’il peut contenir : est-ce une source de fibres, de protéines, de micronutriments ?
Ne faites pas nécessairement la traque au sucre ajouté, mais considérez plutôt les aliments dans leur ensemble.
Au final, rappelez-vous que tout est une question de dose et de contexte.
Une approche équilibrée consiste à avoir une consommation raisonnée de sucre, c’est-à-dire à limiter la consommation de sucre ajouté (aux alentours de 10% de vos apports journaliers), à privilégier des aliments naturellement sucrés et à opter pour une alimentation riche en fruits et légumes, grains entiers, protéines et graisses de qualité.
Le plus important étant qu’une grande majorité de votre alimentation (80 à 90%) soit constituée d’aliments bruts, nutritionnellement denses, vous apportant l’ensemble de vos besoins nutritionnels.
Le reste (10 à 20%) constituera un stock d’aliments plaisir, qui peuvent être sucrés comme salés (coucou le fast food), et l’ensemble de l’alimentation correspondant, en calories, à vos besoins énergétiques (c’est-à-dire une alimentation qui vous permette de garder un poids sain).
Pour finir, si jamais vous pensez avoir des difficultés à contrôler votre consommation de sucre, il peut être utile de consulter un professionnel de la santé pour obtenir des conseils personnalisés.
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FAQ : Le sucre est-il mauvais pour la santé
Le sucre est-il un poison ?
Le glucose du sucre est la première source d’énergie de notre corps. Notre cerveau par exemple fonctionne sous glucose (il en a même besoin de 120 g par jour en moyenne).
Si le sucre était un poison, cela voudrait dire que nous fabriquons nous-mêmes du poison qui circule en permanence dans notre corps.
Peut-on continuer à consommer du sucre ?
En réalité, le sucre n’est pas forcément problématique en soi : tout est une question de dose et de contexte.
Dans l’absolu, il faut manger sainement, varié, principalement avec des aliments non transformés, mais savoir se faire plaisir de temps en temps, car la frustration est parfois plus nocive pour la santé qu’un excès occasionnel.
Comment consommer du sucre de façon équilibrée ?
Pour continuer de consommer du sucre de façon équilibrée, voici quelques erreurs à éviter :
- Eviter les boissons sucrées (sodas, boissons énergisantes, etc.), qui peuvent contenir de grandes quantités de sucre ajouté et qui ont tendance à nous faire consommer plus de calories que nos besoins ;
- Bien lire les étiquettes alimentaires, car les aliments transformés peuvent contenir des quantités élevées de sucre ajouté (même ceux qui ne sont pas considérés comme sucrés) : sirop de maïs à haute teneur en fructose, glucose, saccharose, dextrose, sirop de riz brun, etc. Le but n’est pas de faire la traque au sucre (tant qu’il est consommé avec modération), mais d’être conscient de ce que contiennent les aliments que vous consommez.
- Ne pas se concentrer uniquement sur la quantité de sucre, mais sur la qualité globale de l’aliment : à quantité de sucre égale, certains aliments seront plus intéressants que d’autres (c’est là qu’un outil comme le Nutri-Score peut aider à faire un choix entre deux aliments équivalents).
- Avoir une alimentation qui soit saine et équilibrée à 80% (aliments bruts, riches en protéines, fibres, fruits et légumes, oléagineux, graisses de qualité etc.). Plus on aura une base d’alimentation saine, moins on aura à craindre d’aliments « plaisir » qu’ils soient sucrés ou salés.
- Ne pas oublier qu’un des critères pour savoir si on mange trop de sucre, c’est si on prend du poids, ou qu’on est en surpoids. Avoir un poids sain est prépondérant pour prévenir l’ensemble des maladies dont on accuse le sucre d’être coupable.
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